14 Décembre 2017 " Olivier " Tags : Pratique Législation
Vous avez certainement entendu parler de la réforme du contrôle technique. Elle fait peur à tout le monde ou presque ! Cette mesure qui entrera en vigueur en mai 2018 risque d’emmener de nombreux véhicules à la casse. Mais pas de panique, voici quelques conseils pour que tout se passe au mieux…
Le contrôle technique a été instauré en 1992 afin s’assainir le parc automobile français. L’Etat français était parti du constat que de nombreux véhicules, peu entretenus, ne répondaient plus aux normes habituelles de sécurité. La raison écologique était également mise en avant pour justifier cette nouvelle obligation.
Actuellement, un véhicule neuf doit passer au contrôle technique tous les 4 ans puis tous les 2 ans. Le certificat du contrôle technique n’est valable que 6 mois. Autrement dit, en cas de cession du véhicule après cette durée, un nouveau contrôle est impératif avant la vente à un particulier.
De nombreux petits défauts (jeu dans une rotule de direction, fuite d’un amortisseur, etc…) font l’objet pour le moment d’une simple précision sur le procès-verbal donné au propriétaire. C’est ce qu’on appelle les défauts mineurs qui sont tolérés et ne nécessitent pas de contre-visite. D’autres problèmes plus importants qui concernent soit la sécurité (usure importante des pneumatiques, optiques devenus opaques avec le temps, etc…), soit l’environnement (niveau de pollution trop élevé, etc…) sont alors considérés comme des défauts majeurs et imposent alors une contre-visite obligatoire (et souvent payante) dans les 2 mois.
En résumé, la plupart des défauts considérés comme mineurs aujourd’hui deviendront des défauts majeurs à compter de la date d’entrée en vigueur de la réforme. Et c’est certainement là où les problèmes vont se présenter car, en toute honnêteté, qui faisait réparer systématiquement un simple défaut mineur ? Le budget consacré à une voiture est tellement important que peu de personnes décidaient de se lancer dans ce genre de réparations, sauf évidemment en cas d’aggravation du défaut en question…
Autre évolution, les fuites d’huile moteur ou de boîte seront pénalisées, tout comme les problèmes de corrosion suivant leur emplacement et leur impact sur la rigidité de la carrosserie en cas d’accident.
Mais la véritable révolution de ce nouveau contrôle technique se situe à ce niveau : en plus des défauts mineurs et des défauts majeurs, la réforme crée une 3 ème catégorie : les défauts critiques (ou défaillances critiques). Et le fait de classer un défaut dans cette catégorie a une incidence très importante sur la suite des évènements : la voiture est alors immobilisée et la réparation devra alors être faite dans les 24 heures ! Autant dire que c’est quasiment mission impossible de parvenir à trouver un mécanicien qui puisse intervenir dans un délai aussi restreint. Sans compter la disponibilité de certaines pièces qui, suivant leur nature et la marque du véhicule, peut demander un laps de temps beaucoup plus important.
Mise à jour : certains médias, dont nous faisons partie, avaient annoncé le passage obligatoire au contrôle technique tous les ans dès lors que le véhicule était âgé de plus de 6 ans. Un certain flou s'était installé autour de cette mesure très critiquée... En clair, le premier contrôle devait, comme aujourd'hui, être obligatoire au bout de 4 ans, un second contrôle devait avoir lieu 2 ans plus tard, puis cela devenait une contrainte annuelle.
Or, il n'en est rien. A l'heure actuelle, le contrôle technique reste obligatoire tous les 2 ans (sauf notamment en cas de vente du véhicule...) à partir du moment où le véhicule a plus de 4 ans. Aucun changement à ce niveau-là mais parions que le contrôle technique annuel fera partie d'une prochaine réforme...
C’est une évidence, les contrôleurs vont passer plus de temps à vérifier l’état de votre véhicule.
Difficile de passer de 124 points de contrôle à près de 400 sans augmenter la durée d’une visite. Ainsi, il faudra a priori prévoir une augmentation des prix d’au moins 20 à 30 %. Et encore ce n’est qu’une première estimation destinée à ne pas inquiéter les consommateurs que nous sommes. Il n’est pas improbable que la hausse des tarifs soit beaucoup plus importante…
Il existe cependant des solutions pour économiser de précieux euros. Pour profiter d’un contrôle technique pas cher voire carrément gratuit, outre les sites d’achats groupés (Groupon, etc…), il existe des sites internet spécialisés qui vous demandent simplement de remplir un questionnaire complet sur votre véhicule, son entretien, vos habitudes de consommation ainsi que quelques autres renseignements. Ce n’est pas une arnaque, il faut simplement accepter de divulguer plusieurs choses sur votre vie privée et trouver un centre participant dans votre région.
La première chose à faire, c’est de ne pas hésiter à consulter son garagiste habituel afin de faire un état des lieux des réparations à effectuer le cas échéant. Et surtout de chiffrer le montant de ces réparations, car inutile de dépenser une fortune dans une voiture vieille de 15 ans et qui affiche 200 000 km au compteur.
Se rendre directement au contrôle technique, sans avoir effectué une révision complète en premier lieu, est une habitude que de nombreux automobilistes vont perdre. Qui a dit que les garagistes seront les heureux bénéficiaires indirects de cette réforme ?
Autre conseil : pourquoi ne pas anticiper et passer le contrôle technique de votre vieille voiture juste avant l’entrée en vigueur de la réforme ? C’est tout à fait possible de le faire sans être arrivé à la date d’échéance. Rappelez-vous, un contrôle technique n’est valable que 6 mois…
Devant les nombreux frais que certains véhicules âgés vont demander, il y a de fortes chances que beaucoup de propriétaires décident de s’en séparer. Encore faudra-t-il avoir les moyens d’en acquérir un nouveau…
C’est la deuxième conséquence, il est probable que les automobilistes les plus modestes rouleront sans contrôle technique. Attention, car en cas de verbalisation par les forces de l’ordre, l’amende est salée : elle s’élève à 135 € à l’heure actuelle mais il n’est pas impossible qu’elle augmente afin d’être encore plus dissuasive.
Alors à quelles évolutions faut-il s'attendre ? Nous en avons parlé, à partir du 20 mai prochain (en réalité le 21 mai puisque le 20 est un dimanche...), les contrôles vont largement se durcir pour les diesels comme pour les essences. Mais devant le changement de cap du gouvernement face au diesel, il est fort probable que les émissions polluantes des véhicules diesel fassent l'objet d'un contrôle plus strict dans un avenir proche.
Enfin, il s'en est fallu de peu pour que le contrôle technique devienne obligatoire tous les ans. Cette obligation annuelle fera partie de notre quotidien dans les années qui viennent pour les véhicules de plus de 4 ans dans un premier temps... Et pourquoi ne pas rendre obligatoire le CT pour tous les véhicules de plus de 2 ans ? On n'en est pas encore là, mais la réglementation se durcira petit à petit, c'est un fait...
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