13 Mars 2025 " Olivier " Tags : Pratique Guide d'achat
Le Dacia Duster II a connu un vrai succès sur le marché français comme sur le marché européen. Mais que vaut-il dans le temps ? Est-il réellement fiable ? Petit retour d'expérience après 100 000 km à son volant...
Lorsque l'on est propriétaire d'un véhicule, on est plus en capacité de déterminer ses qualités et ses défauts. D'ailleurs certains ne sautent pas immédiatement aux yeux dès le premier essai, on les découvre parfois au bout de quelques centaines voire milliers de kilomètres.
Lors de l'achat, j'avais réalisé un test complet que vous pouvez retrouver ici-même. A l'usage, les points positifs et négatifs sont globalement les mêmes avec cependant quelques petites choses à ajouter.
Le point qui a clairement fait son succès, c'est son rapport prix-prestations. En effet, difficile de trouver plus compétitif. Et cela ne s'est pas fait au détriment du style, très travaillé, beaucoup plus que le premier modèle. Avec ses airs de baroudeur costaud, le Duster en impose, même si ce style d'aventurier ne lui servira pas beaucoup en pratique puisqu'il affronte plus les routes et villes que les sentiers hors-piste. Ceci dit, pour les aventuriers, il existe une très bonne version à 4 roues motrices.
De la même façon, l'intérieur a gagné en prestance. Avec une planche de bord plutôt bien dessinée et orientée vers le conducteur, un (petit) écran tactile, des touches "piano" et des commandes de ventilation et climatisation chromées, le SUV roumain présente plutôt bien. Malgré les progrès, les plastiques demeurent durs. On fait plus flatteurs mais c'est plus cher...
Sur la route, le Duster sait se tenir. Avec un roulis assez bien maîtrisé et un confort de suspensions très satisfaisant, c'est un bon compagnon de route.
Les passagers arrière profitent d'un espace pour les jambes correct même si on fait mieux dans la catégorie et le coffre de 450 litres se montre très suffisant lors des départs en vacances.
Parmi les plus gros défauts, le diesel se montre bruyant particulièrement à froid et sur les rapports les plus faibles et le système RDS de l'autoradio se montre totalement inefficace. Impossible de retrouver sa station de radio préférée à chaque changement de fréquence ! Et ne parlons pas du GPS (le même que celui du Renault Captur 1ère génération) qui se montre particulièrement farfelu...
Dacia étant une filiale du groupe Renault, il est normal de retrouver des blocs Renault sous le capot. En l'occurrence, il s'agit du bien connu 4-cylindres 1.5 dCi développant ici 115 chevaux.
Si les performances sont globalement satisfaisantes, ce diesel montre ses limites dans certaines conditions, en particulier en montagne voiture chargée et climatisation en marche. Une configuration qui oblige alors à avoir recours au levier de vitesses, au verrouillage très (trop ?) ferme, pour relancer la cavalerie et même à tirer un peu sur les rapports, en sachant que ce bloc n'offre plus grand-chose au-delà de 3 000 tours/min.
Au quotidien, c'est cependant un bon compagnon qui sait se montrer relativement souple et qui offre l'avantage d'être très économique en carburant. Comptez une consommation moyenne d'environ 5.5 L/100 km, ce qui lui offre une autonomie d'environ 900 km. Le cap des 1 000 km est possible sur un parcours majoritairement routier. Bon à savoir, la consommation a tendance à augmenter de façon significative sur autoroute.
Sur le plan de la fiabilité, la barre symbolique des 100 000 km a été passée sans encombre. Le moteur n'a connu aucune défaillance particulière, ce qui n'a a priori rien d'étonnant même si certains exemplaires sont touchés par des problèmes d'injecteurs à des kilométrages plus faibles, un défaut récurrent sur cette motorisation.
En l'espace de 100 000 km, les problèmes ont été peu nombreux. En voici le détail et les prix des pièces correspondantes (hors main d'oeuvre) au moment de l'apparition du problème, en sachant que les réparations ont toutes été réalisées par un agent Renault :
- 45 000 km : remplacement du contacteur de démarrage ("neiman") après un dysfonctionnement ayant mis à l'arrêt les feux et les clignotants pendant plusieurs heures lors du démarrage. Une anomalie ayant disparu le lendemain lors du redémarrage. Un problème ayant été pris en charge au titre de la garantie. Tarif de la pièce donné à titre d'information : environ 130 €. A cette occasion, la valise de diagnostic a révélé une anomalie au niveau du moteur de ventilation. Une intervention ayant nécessité la dépose de la planche de bord et une immobilisation de 2 jours. Prix approximatif : 230 €.
- 60 000 km : remplacement de la platine de feu de recul. Mal située au niveau du pare-chocs, elle a tendance à s'oxyder rapidement. Certains mécaniciens préconisent de réaliser un léger trou afin de permettre à l'humidité de s'évacuer. Prix : 140 €.
En définitive, il n'y a pas eu de gros problèmes rencontrés sur les 100 000 premiers kilomètres. Cependant, ce Duster est sujet à quelques dysfonctionnements ponctuels, souvent dus aux températures froides ou chaudes. Dans la grande majorité des cas, ces bugs finissent par se résoudre naturellement. Par exemple, il est parfois impossible de baisser la vitre arrière droite, ni à l'aide du bouton correspondant, ni à l'aide de la commande réservée au conducteur. L'autoradio connaît des bugs périodiques : il perd l'ensemble des stations programmées environ tous les mois. Une reprogrammation s'avère indispensable...
Au démarrage, les essuie-glaces peuvent, par temps froid et humide, se bloquer au milieu du pare-brise en position intermittente.
Autre grief, l'exposition au soleil entraîne bien souvent l'impossibilité de faire défiler les informations de l'ordinateur de bord. Le recours à la climatisation permet non seulement de faire chuter la température intérieure mais aussi de pouvoir enfin retrouver toutes les fonctions habituelles de l'ODB...
Sur le Duster diesel, la révision doit avoir lieu tous les ans ou tous les 20 000 km. Une opération qui coûte environ 220 € dans le réseau Renault. Une intervention courante qui ne réclame qu'environ 120 € chez un petit garagiste indépendant, un choix fait récemment, d'autant plus que la relative simplicité technique de ce SUV permet de réaliser l'entretien courant en dehors du réseau...
La distribution doit être réalisée tous les 6 ans ou 160 000 km. L'opération a été réalisée pour la somme de 620 € chez un indépendant, en sachant que l'intervention est facturée environ 760 € chez Renault.
Les prochains frais à prévoir sont le remplacement des disques et plaquettes de frein pour un montant global d'environ 340 € TTC. Quelques difficultés de démarrage par temps froid sont apparues très récemment nécessitant le remplacement prochain des bougies de préchauffage pour un coût d'environ 150 €.
A noter que les pneus Bridgestone montés d'origine ont une certaine endurance. Comptez au moins 50 000 km d'autonomie pour les pneus avant et au moins 80 000 km pour ceux situés sur le train arrière.
Si les problèmes sont pour le moment peu nombreux et sans gravité, cet exemplaire n'est pas épargné par quelques petits bugs électriques/électroniques, heureusement sans gravité. Cela n'enlève rien à cette voiture qui offre encore maintenant le meilleur rapport prix-prestations du marché. Etonnamment, les prix de l'occasion restent assez élevés, le Duster tient la cote en raison de la demande.
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