Acheter une Citroën BX sportive : une bonne idée ?

Acheter une Citroën BX sportive : une bonne idée ?

La Citroën BX continue encore aujourd'hui à souffrir d'une image de voiture pépère. Pourtant, la marque au double chevron a eu l'excellente idée de proposer des versions sportives de sa familiale, qui présentent l'avantage d'être relativement efficaces tout en affichant des cotes très raisonnables sur le marché de l'occasion.


L'histoire des Citroën BX sportives

Si la Citroën BX a été lancée en 1982 pour remplacer la GS, les déclinaisons sportives ne sont apparues qu'en 1984. Equipées de la fameuse suspension hydropneumatique, reprises avec toujours le même succès par ses successeurs, l'excellente Citroën Xantia puis la C5, ces BX sportives ont su mélanger confort et comportement dynamique.
La première de la lignée, c'est la GT, sortie tout à la fin de l'année 1984. Son bloc de 1.9 L de cylindrée développant 105 ch, alimenté par un carburateur double-corps, fait déjà preuve d'une certaine nervosité avec un 0 à 100 km/h réalisé en 10 secondes. Pas si mal pour une voiture de... papy ! On retrouvera d'ailleurs quelques temps plus tard cette motorisation sur la très réussie Peugeot 205 GTI.

Mis à part le becquet arrière, la ligne de la GT reste très sobre.

Mis à part le becquet arrière, la ligne de la GT reste très sobre.

La toute première planche de bord de la BX avec ses commandes satellites à gauche et à droite du volant, mais sans le célèbre compteur à rouleau sur cette version GT.

La toute première planche de bord de la BX avec ses commandes satellites à gauche et à droite du volant, mais sans le célèbre compteur à rouleau sur cette version GT.

En 1985, c'est la BX Sport qui fait son apparition. Plus légère, avec seulement 1010 kg sur la balance, elle se montre encore plus dynamique grâce à l'installation d'un carburateur double-corps supplémentaire. L'ensemble développe la puissance de 126 chevaux. A l'origine, seulement 2500 unités sont prévues mais le succès est tel que Citroën réitère l'expérience en 1987.

La BX Sport se reconnaît à ses arches de roue arrière taillées en biseau.

La BX Sport se reconnaît à ses arches de roue arrière taillées en biseau.

Dès 1986, la youngtimer française colle sur son hayon le logo GTI en adaptant l'injection à la motorisation maison. Le 1.9 L à 8 soupapes développe ainsi 125 ch.

Même la BX a eu le droit au sigle GTI ! Mais cela n'a pas suffi à rajeunir son image...

Même la BX a eu le droit au sigle GTI ! Mais cela n'a pas suffi à rajeunir son image...

En 1987, Citroën répond aux sirènes des blocs à 16 soupapes, très à la mode à cette époque. La GTI 16S transforme littéralement la sage berline longue de 4.22 m. Ses 160 ch "atmosphériques" catapultent le conducteur et ses passagers tout en maintenant la hauteur de caisse stable grâce à la suspension hydraulique. Pour bien visualiser le gain obtenu en performances, la vitesse de pointe, un argument de taille  dans les années 80-90, atteint 218 km/h et le 0 à 100 km/h est abattu en 7.9 secondes. De quoi étonner bon nombre d'apprentis pilotes nettement moins bien motorisés à la sortie du péage... 

La GTI 16S, qu'on appelait simplement "16 soupapes", est une vraie petite bombe.

La GTI 16S, qu'on appelait simplement "16 soupapes", est une vraie petite bombe.

Comme si cela ne suffisait pas, en 1988, une version à transmission intégrale est installée sur la GTI 8 soupapes. Sa tenue de route devient alors véritablement incroyable, même si ce sont les performances qui en pâtissent, la faute à un poids plus important. Une boîte automatique est également proposée à la clientèle uniquement sur cette GTI.
Enfin, en 1993, l'installation d'un catalyseur fait perdre quelques chevaux aux GTI, la moins puissante affichant alors une puissance de 122 ch contre 148 ch pour la plus pétillante.

Pour terminer, ce guide d'achat ne serait pas complet sans évoquer l'étonnante BX 4TC. Alors que Peugeot décroche victoire sur victoire en groupe B, Citroën souhaite aussi dynamiser son image en entrant en rallye. Malheureusement, à cause d'une conception hasardeuse et d'un cruel manque de moyens financiers, les abandons se succèdent et quelques mois plus tard, Citroën décide d'arrêter les frais. Les 200 exemplaires de route produits pour permettre l'homologation en groupe B ne se vendent pas. Au final, malgré d'importantes remises, seulement 85 modèles ont trouvé preneur. Les 115 BX 4TC restantes ont été purement et simplement détruites !
Pourtant, elle avait de l'allure cette 4TC avec ce côté bodybuildé qui lui donnait un look méchant et son 4 cylindres 2.1 L turbocompressé d'origine Chrysler de 200 ch. Malheureusement, avec près de 300 kg de plus sur la balance que la plupart de ses concurrentes, difficile d'être compétitive.   

Elle en impose cette 4TC ! Certains la trouvaient disgracieuse, notamment à cause de son porte-à-faux avant allongé...

Elle en impose cette 4TC ! Certains la trouvaient disgracieuse, notamment à cause de son porte-à-faux avant allongé...

Le tableau de bord de la 4TC est spécifique, mais pour le reste, rien ne change vraiment.

Le tableau de bord de la 4TC est spécifique, mais pour le reste, rien ne change vraiment.

Laquelle choisir ?

Le choix est finalement assez vaste pour une voiture qui se voulait au début une paisible familiale. Si la GT offre déjà suffisamment de peps, pour obtenir un vrai caractère sportif, mieux vaut se diriger vers la BX Sport. C'est elle qui offre le plus de sensations "à l'ancienne" pourrait-on dire, les carburateurs lui offrant un côté rageur pas déplaisant. 
Les modèles à injection, à la fiche technique un peu plus sophistiquée, proposent plus de linéarité et de progressivité. La GTI 16 soupapes est celle qui offre les meilleures performances. En plus, elle bénéficie de disques ventilés ainsi que d'une suspension raffermie, ce qui permet de limiter la prise de roulis, un phénomène assez présent sur les modèles moins puissants.
Dans tous les cas, le freinage est bon et sportivité ne rime pas avec pénibilité, bien au contraire puisque la suspension hydraulique et les sièges veillent à préserver un très bon confort même sur la GTI 16S.
Pour la 4TC, il y a deux écoles : ceux qui trouvent que son exclusivité et sa diffusion limitée sont de vrais arguments pour la collectionner, et ceux qui restent objectifs en citant sa longue liste de défauts, parmi lesquels un comportement étrange et inhabituel chez Citroën, un poids conséquent et une qualité de fabrication pas vraiment au rendez-vous.

L'intérieur restylé et modernisé de la BX, ici une "16 soupapes" comme il est indiqué sur la planche de bord.

L'intérieur restylé et modernisé de la BX, ici une "16 soupapes" comme il est indiqué sur la planche de bord.

Au moment de choisir, ce n'est pas véritablement le modèle qui sera un critère de choix, mais plus l'état global de l'auto. La Sport a été la moins produite avec seulement 2 500 exemplaires dans un premier temps puis environ 5 000 en 1987. Pour elle, il faut compter un budget compris entre 6 000 et 9 000 €.
Si la GT a été produite à plus de 40 000 exemplaires, elle est devenue rare sur les routes. Et c'est encore plus difficile d'en trouver une en bel état. Sa cote avoisinne les 4 000 € à l'heure actuelle. C'est aussi plus ou moins le prix qu'il faut compter pour s'offrir une GTI 8 soupapes.
Quant à la GTI 16 soupapes, avec un peu moins de 9 000 unités produites, son tarif sur le marché de l'occasion est logiquement un peu plus élevé tout en restant très raisonnable : comptez entre 7 000 et 8 000 €.
Enfin, c'est la 4TC qui fait étonnamment grimper les prix. Pour celle-ci, la cote semble dépasser les 70 000 € ! Malgré les points négatifs décrits plus haut, les amateurs de rallye et amoureux de Citroën très spéciales, s'arrachent cette ultime version, dont il ne resterait aujourd'hui qu'environ 40 exemplaires. Même certains investisseurs, pas nécessairement fans du modèle, s'y intéressent car sa cote étant en constante augmentation, il est tout à fait possible de réaliser une jolie plus-value dans les années qui viennent...

C'est la BX qui a inauguré le premier moteur français à 16 soupapes.

C'est la BX qui a inauguré le premier moteur français à 16 soupapes.

Les points à vérifier

Vous l'aurez compris, si on fait abstraction de la 4TC, les BX sportives se négocient (pour le moment) à des tarifs assez faibles. Il y a véritablement de bonnes affaires à réaliser.
Cependant, il y a plusieurs points à contrôler avant l'achat. La BX étant une excellente routière, il n'est pas rare de voir des voitures atteindre de forts kilométrages. Si la fiabilité est globalement au rendez-vous, c'est du côté de la sellerie que votre regard devra se poser car il y a un vrai risque d'affaissement avec le temps. 
Ayez l'œil aussi sur la carrosserie et les soubassements de la voiture, lesquels peuvent souffrir de corrosion, surtout si le véhicule convoité a beaucoup roulé.
Sachez que les pièces spécifiques de la Sport sont très difficiles à retrouver de nos jours. Le recours à un club ou à un forum spécialisé sur internet peut être une excellente idée pour vous aider dans vos recherches et démarches.
Bien entendu, au-delà de vérifier que les préconisations d'entretien habituelles ont été respectées, la suspension Citroën doit attirer tout particulièrement votre attention car en cas de problème, les frais sont généralement assez coûteux. Vérifiez bien sûr le comportement des suspensions sur la route, effectuez un réglage en hauteur à l'aide de la tirette dédiée pour vérifier que celles-ci répondent à la demande, surveillez les éventuels bruits suspects. En cas de défaillance, les sphères sont peut-être en cause, le liquide LHM est trop ancien ou bien il y a une fuite.
Enfin, l'entretien moteur de la 4TC est assez simple à réaliser et les pièces sont assez facilement disponibles. En revanche, les pièces de carrosserie sont littéralement introuvables.

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