20 Août 2023 " Olivier " Tags : Histoire Guide d'achat
Quand on recherche une voiture sportive, il y a des modèles qui viennent immédiatement à l'esprit et d'autres auxquels on ne pense pas tout de suite. La Citroën Xsara ferait plutôt partie de la seconde catégorie. Pourtant elle a plusieurs bons arguments à faire valoir...
Sortie en 1997, la Xsara 5 portes arborait un style plutôt sage, mais pas désagréable surtout après son restylage en 2000. Avec son look de petite Citroën Xantia, la compacte française a connu une honnête carrière, sans jamais rencontrer le même succès que ses concurrentes directes. Si le style très sage de la berline ne l'a pas réellement desservi, celui de sa déclinaison 3 portes, appelée abusivement "coupé", n'était pas des plus agréable à regarder ce qui a malheureusement concouru à son insuccès. Même les versions sportives siglées "VTS" ne sont pas parvenues à faire oublier son style sans panache.
Pourtant, si vous parvenez à faire abstraction de son look, la compacte française peut être une excellente affaire, et ce pour plusieurs raisons. Déjà, n'oublions pas que dans les années 90, la Xsara se faisait remarquer en WRC avec 3 titres pilote et constructeur et 34 victoires grâce au talent de Sébastien Loeb et généralement, une telle performance donne lieu à des déclinaisons sportives de grande série plutôt réussies. Si certains déploraient l'absence d'une version plus radicale, la VTS 2.0 16v faisait étalage de tout le savoir-faire du constructeur français à cette époque où tout lui souriait en compétition.
Bien née, la Xsara profitait de la même plateforme que celle de la ZX, connue et reconnue sur le plan dynamique grâce notamment à son essieu arrière à effet auto-directionnel, une innovation maison reprise également par la Xantia. Ce dispositif permettait au train arrière d'enrouler à la demande, avec pour principal effet un comportement joueur. Si les mauvaises langues lui trouvaient un arrière parfois trop vif, qui pouvait s'avérer gênant par exemple lors d'un freinage en courbe, la "petite" Citroën était capable de distiller un véritable plaisir au volant, avec une fougue qui rappelait certains modèles d'antan.
La planche de bord (ici une phase 2) fait très sérieuse. Elle aurait mérité quelques touches sportives spécifiques.
Autre qualité à mettre à son actif, son moteur. La plus nerveuse de la gamme recevait le bloc 2 litres 16 soupapes atmosphérique, nom de code XU10J4RS, qui développait une puissance de 167 chevaux (un peu plus en réalité a priori), le même que celui de la ZX 16V et la Peugeot 306 S16. Compte tenu de son poids maîtrisé (un peu moins de 1 200 kg), cette motorisation pleine de couple, procurait des performances intéressantes, avec notamment un 0 à 100 km/h réalisé en un tout petit moins de 8 secondes. En bon 16 soupapes, il avait une certaine tendance à s'énerver au-delà de 4500 tours/min et jusqu'à plus de 7 000 tours/min. Grisant, d'autant plus que sa sonorité rauque ajoutait au plaisir ressenti au volant.
A noter que les phases 2 ont vu leurs performances diminuer, la faute à une prise de poids liée au renforcement de la caisse. Malgré ce petit désagrément, même les versions les plus récentes demeurent aujourd'hui intéressantes, d'autant plus que la Xsara a su rester relativement confortable et spacieuse grâce à un coffre de plus de 400 litres, un bon score sachant que ses dimensions étaient raisonnables, avec une longueur de seulement 4.18 m. Si seulement la Xsara "coupé" avait eu un physique plus avantageux...
Bon à savoir, Citroën a lancé en 2002, soit seulement 1 an avant l'arrêt de sa production, une série limitée Sport à 400 exemplaires reconnaissable à sa couleur rouge Vallelunga, ses jantes blanches, son aileron et ses rétroviseurs noirs, son logo Citroën Sport et son kit carrosserie proposé en option. Presque la même que celle de Sébastien Loeb en rallye avec quelques chevaux en moins. Peut-être un futur collector...
La Sport a en apparence plus de caractère mais la puissance de son moteur n'est pas revue à la hausse.
Si vous recherchez une youngtimer nerveuse et fiable, équipée d'un vrai châssis et d'un moteur au diapason, cette Xsara 2.0 VTS est une excellente affaire, d'autant plus qu'elle est très peu cotée. Pour un bel exemplaire, il faut compter un peu moins de 6 000 €. Reste à dénicher un modèle ayant peu roulé et ayant été bien entretenu car beaucoup d'exemplaires sont aujourd'hui fatigués. Mais en cherchant bien, il est encore possible de trouver la perle rare sur le marché de l'occasion.
Il faudra toutefois faire attention à plusieurs points avant de signer le chèque le jour de l'achat. Déjà, sachez que la finition VTS a été donnée à plusieurs moteurs moins glorieux que celui-là. Le 1.6 16v 110 ch, le 1.8 16v 118 ch, le 2.0 16v 137 ch ainsi que le 2.0 HDI 90 ch ont été commercialisés sous ce label sportif. Assurez-vous qu'il s'agit bien de la version développant 167 ch.
Passé ce petit détail, c'est au niveau de l'arrière que vous devrez porter toute votre attention. En effet, les modèles PSA de cette époque rencontraient souvent le même problème : une usure prématurée du train arrière avec des bras de roulement qui cassaient entre 80 000 et 150 000 km, un phénomène aggravé en région froide, en présence de routes salées. Sachez que le coût de remplacement d'un train arrière en échange standard s'élève à environ 600 € sans la main d'œuvre.
Autre point à vérifier, le moteur. S'il se montre endurant et robuste, il peut être sensible à la qualité de l'huile et à la propreté du liquide de refroidissement. Assurez-vous que les préconisations du constructeur ont été respectées à ce niveau-là en demandant les factures d'entretien.
Jetez également un œil au châssis de la voiture que vous convoitez pour vérifier que celle-ci n'a pas tapé ou n'a pas subi une quelconque transformation. Les voitures sportives ne sont pas toujours conduites par des personnes respectueuses de la mécanique...
Pour terminer ce guide d'achat, scrutez les éventuels défauts esthétiques assez classiques : le vernis de la peinture qui saute, les rossignols dans le mobilier, la sellerie des sièges décousue, voilà autant de problèmes de qualité/finition que vous risquez de rencontrer.
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