Pourquoi la Citroën Xantia est la meilleure voiture du monde

Née en mars 1993, la Citroën Xantia vient de fêter ses 30 ans. L'occasion de revenir sur les innombrables qualités de la routière française qui est encore aujourd'hui, avec peut-être un brin de subjectivité, la meilleure voiture du monde...

La Xantia, une vraie Citroën

Un design élégant

Faisons un peu d'histoire... En 1993, c'est la BX qui fait office de familiale au sein de la gamme Citroën. Avec une carrière longue de plus de 10 ans, les ventes de cette BX au style plus vraiment à la mode commencent à s'essouffler. Avec 21 cm de plus en longueur et 7 cm de plus en largeur que celle qu'elle remplace, la Xantia se pose comme une vraie routière. Signé Bertone pour les grandes lignes et finalisé par le designer maison Dan Abramson, son style fait preuve d'une certaine élégance, ce qui lui permit d'ailleurs de remporter le prix de la Plus Belle Voiture de l'Année 1993. Si elle s'inspire de sa grande sœur, la XM, le dessin a été volontairement assagi afin de plaire à un public plus large.
 

Une bonne qualité de fabrication

A l'intérieur, si la planche de bord ne fait pas dans l'originalité, hormis la barre de maintien en face du passager sur les premiers modèles, la qualité de fabrication est bien au rendez-vous contrairement à la BX. Les plastiques moussés abondent, les assemblages sont sans reproches, on se croirait presque dans une voiture allemande. Des qualités indéniables pour rassurer les futurs clients qui assimilent souvent qualité et fiabilité. Une assimilation vérifiée puisque le niveau de fiabilité de la française atteignait un très bon niveau, bien meilleur que celui de la XM. En tentant de plaire au plus grand nombre, on peut décevoir les puristes. Ainsi les citroënistes avertis regrettaient l'absence de compteurs pèse-personne et des satellites de commande propres aux anciennes Citroën mais encore une fois, ces détails stylistiques très marqués Citroën avaient tendance à faire peur à la clientèle potentielle de la marque.

Une large palette de motorisations fiables

Au début de sa carrière, la Xantia n'a bénéficié que de deux motorisations essence : un 1.8 L de 103 chevaux et un 2 L de 123 équidés. Des blocs plutôt fiables mais un peu justes pour emmener dignement cette lourde auto (pour l'époque). Suivront le moteur 2 L 16v à admission variable ACAV de 155 ch remplacé le Turbo CT de 150 ch puis le célèbre V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo) développant dans un premier temps une puissance de 194 ch. De quoi booster les performances de la française et profiter pleinement de ses capacités routières. Les diesels apparaissent également assez vite, dont le bien connu 1.9D atmo de 71 ch trop léger qui fut d'ailleurs remplacé par le 1.9 SD de 77 ch équipé d'un turbo à basse pression. Le 1.9 TD de 90 ch faisait honnêtement le travail mais pour plus de nervosité, c'est le 2.1 TD de 110 ch qu'il fallait choisir. Un diesel particulièrement endurant, remplacé par la suite par les 2.0 HDI qui l'ont été tout autant !

De l'espace à bord

De l'espace, la Xantia n'en manque pas. Son coffre d'abord se montre à la hauteur avec une capacité de 480 litres. L'empattement généreux profite aux passagers arrière, lesquels sont assis sur une banquette confortable, sans être pour autant trop molle. Les fauteuils font également preuve d'une fermeté tout à fait normale, permettant un bon maintien. N'oublions pas que le credo de Citroën, c'est avant tout le confort ! Mais avec la nouvelle venue, confort ne rime plus avec mollesse excessive.
N'oublions pas également la très logeable et bien dessinée version break qui proposait un coffre de 512 litres, soit un volume à peine plus grand que celui de la berline mais encore plus logeable. 

La reine de la route

Sur la route, la Xantia se montre brillante. A la suspension hydraulique à correcteur d'assiette désormais classique chez Citroën, le constructeur propose une seconde génération d'hydractive. Provenant de la XM, cette suspension agit sur le niveau de souplesse proposé aux passagers en fonction de l'état de la route. Particulièrement travaillée, cette innovation vient s'ajouter à l'essieu arrière à effet auto-directionnel repris de la ZX qui permet aux roues arrière de braquer légèrement dans le même sens que les roues avant afin de faciliter l'inscription en courbe de la voiture, grâce à un système de cales élastiques à déformation programmée. L'ensemble se montre diablement efficace ! Les mouvements de caisse sont ainsi mieux maîtrisés, au freinage comme à l'accélération où la suspension réagit rapidement. En conduite sportive, un simple appui sur le bouton "sport" transfigure l'auto, celle-ci ne se contente pas de bloquer la suspension hydropneumatique sur le mode le plus ferme comme c'est le cas sur la première génération d'hydractive, elle favorise également le confort lorsque les conditions le permettent. De quoi casser l'image de voiture de papy qui a longtemps collé au pare-chocs de la Xantia...
Mais il y a encore plus fort que l'hydractive II. En 1995, la marque aux chevrons sort la désormais célèbre version Activa. Avec son système à correcteur de roulis (SC-CAR), la Xantia est capable de virer parfaitement à plat. Une véritable révolution qui démontre tout le savoir-faire Citroën en matière de tenue de route. Ce système, qui est prévu pour ne tolérer qu'un demi-degré d'inclinaison, se montre tellement efficace qu'il permet à la véloce Xantia de passer haut la main le test de l'élan à près de 85 km/h, soit mieux que de nombreuses sportives de l'époque, dont la Mc Laren 675 LT qui "plafonnait" à 83 km/h. C'est simple, on ne fait pas mieux aujourd'hui ! Pour comparer, une très efficace Peugeot 508 ne parvient pas à réaliser cet exercice à plus de 80 km/h...

La Xantia aujourd'hui

De nos jours, la mythique voiture tricolore ne brille pas sur le marché de l'occasion. Les collectionneurs ne s'arrachent pas ce modèle qui allie pourtant efficacité et confort, la faute à une image vieillotte qui lui a toujours collé à la peau. Hormis la version Activa dont les prix commencent à s'envoler, les autres versions se négocient à des tarifs relativement bas. Tant mieux dans un sens, il y a encore quelques bonnes affaires à réaliser si vous parvenez à dénicher un exemplaire en bon état, bien entretenu et ayant peu roulé.
Sans aller jusqu'à réaliser un guide d'achat complet, sachez que les versions essences atmosphériques, le 1.8 (103 puis 112 ch) ou le 2.0 L (123 ch), sont conseillées car les problèmes sont rares, le coût d'entretien limité et les pièces détachées se trouvent assez facilement. Les versions diesel présentent souvent de forts kilométrages. Le V6 est également un bon choix même s'il se montre plus coûteux à entretenir. La palme du coût d'entretien revenant à la version 3.0 V6 24v Activa. En effet, cette suspension très évoluée demande une attention toute particulière, son entretien ne pouvant pas être réalisé par n'importe qui.

Si elle a connu le succès au cours de sa carrière avec plus de 1.5 millions d'exemplaires produits, la meilleure voiture de tous les temps ne connaît pas le même engouement à l'heure actuelle. Et si les choses changeaient ?