8 Janvier 2016 " Olivier " Tags : Renault
Souvenez-vous des Renault des années 90 et 2000, vous savez, celles qui étaient un peu passe-partout. Certes elles étaient reconnues pour leur confort, leurs qualités dynamiques, mais à cette période on n‘achetait pas une Renault pour sa beauté extérieure. Eh bien, ce temps semble bel et bien terminé ! Sous la houlette de Laurens Van Den Acker, le célèbre designer hollandais, la marque au losange affiche désormais des lignes plus marquées, plus dynamiques, plus viriles…
Pour le Kadjar, sa mission a dû être plus sommaire dans la mesure où il est fortement dérivé du Nissan Qashqai. On retrouve quand même le style Renault avec une calandre spécifique qui affiche fièrement un losange proéminent comme sur les autres modèles de la marque. Même chose à l’intérieur, où la planche de bord est spécifique à la marque française. Renault et Nissan ont eu le bon goût de faire du copier-coller mais sans aller trop loin afin que chaque modèle conserve sa propre identité.
Le Renault Kadjar est finalement plus beau que le Nissan Qashqai dont il dérive. Son seul petit défaut de style : le dessin du hayon peu inspiré...
Pour le reste, c’est du Nissan : boutons de lève-vitres, commande d’ouverture de la trappe à carburant, commodos, etc.
Passons à l’intérieur. Ici, pas de système 100 % mains-libres pour déverrouiller les portes. Nissan (et par conséquent Renault) a préféré laissé tomber ce système jugé pas assez fiable. Finalement, il suffit d’avoir la carte dans la poche et d’appuyer sur le petit bouton situé sur la poignée de porte conducteur. Même chose pour les verrouiller. Même si au début ce système peut paraître peu pratique, il est plus fiable que celui présent chez Renault. Qui n’a jamais retrouvé sa Renault portes déverrouillées un matin en allant travailler ?
Asseyons-nous sur le siège conducteur. Plutôt confortable, il maintient également bien le dos. La planche de bord est relativement classique. Elle est également un peu trop noire sur cette finition Business. Question de goût me direz-vous ! Les plastiques sont de bonne qualité en haut de la planche de bord, un peu moins ailleurs où ils paraissent plus fins et plus sensibles aux rayures.
Le tableau de bord de ce crossover, à la fois moderne et simple, s’avère lisible et propose l’essentiel. Cela tient peut-être du détail mais j’ai toujours tendance à pester contre les « jauges à cubes ». C’est vraiment peu précis !
Le tableau de bord du Kadjar est moderne et agréable mais la jauge à carburant sous forme de cubes est peu précise.
Un petit mot sur l’écran tactile : assez grand (pratique en mode GPS) mais au graphisme vieillot, il vous permet notamment de paramétrer l’ambiance du tableau de bord ainsi que divers équipements comme l’alerte de franchissement de ligne et le système Stop and Start. Les commandes de chauffage et de climatisation restent heureusement manuelles. C’est beaucoup plus pratique à l’usage que lorsqu’elles sont intégrées à l’écran tactile.
A l’arrière, l’espace réservé aux jambes est important. Seul le passager du milieu pâtira d’une place un peu étriquée et d’un petit tunnel de transmission qui l’obligera à écarter les jambes. N’oublions pas que le Kadjar n’a pas seulement l’allure d’un tout-terrain, il peut se transformer en véritable baroudeur grâce à une transmission 4x4 disponible en option sur le diesel de 130 ch.
Côté coffre, avec 480 litres de contenance, il propose un volume quasi-similaire à celui d’un Renault Scénic (qui a fait l'objet d'un test sur Essais Autos il y a quelques temps). Mais la comparaison avec le monospace s’arrête là car notre SUV ne propose pas du tout la même modularité. Seul avantage : la banquette est rabattable 2/3-1/3 avec la possibilité d’opter pour un niveau de chargement plat. Autre petit grief : le niveau de chargement est plus haut. Attention en soulevant un pack d’eau par exemple !
Enfin en matière d’équipements, notre finition Business, qui est un peu l’intermédiaire entre le second niveau de finition baptisé Zen et le haut de gamme Intens, vous offre tout ce que l’on attend d’une voiture moderne avec notamment l’alerte de franchissement de ligne (déconnectable), la reconnaissance des panneaux de signalisation, la reconnaissance vocale, le GPS, le radar AV/AR (mais sans caméra). Mention spéciale au système de reconnaissance des panneaux de signalisation qui, comme sur la dernière Opel Astra, s’avère très pratique au quotidien. Personnellement, je n’ai qu’un seul regret : où est passé le lecteur CD ? Une façon un peu mesquine de faire des économies…
Quand on essaie une Renault, on s’attend à conduire une voiture irréprochable en termes de tenue de route et de confort. Eh bien, le Kadjar est fidèle à la réputation de la marque. Ni trop souples, ni trop fermes, les suspensions offrent un très bon confort quel que soit l’état de la chaussée.
Le comportement est plus agréable que celui d’un Scénic par exemple, principalement grâce à un roulis mieux maîtrisé. La tenue de route, très saine, mériterait à mon avis d’être un peu plus dynamique. Mais est-ce bien là sa vocation ?
La direction à assistance électrique est souple à basse vitesse, plus ferme et précise lorsque le rythme s’accélère.
Le moteur ? Sa fiche technique est bien connue, il s’agit du diesel 1.5 dCi d'une puissance de 110 chevaux (qui vient d'être remplacé par le Blue dCi 115 ch, voulu plus écologique). Ce moteur ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable sur la Mégane 3 et sur la Nissan Pulsar essayées il y a quelques temps à cause de son côté un peu bruyant. Ici, l’insonorisation semble avoir été travaillée car à froid comme à chaud, il sait se montrer discret. Espérons que ce bon point se confirme lorsque la voiture aura quelques milliers de kilomètres supplémentaires…
Une fois lancé sur la route, je me suis demandé pendant quelques minutes où étaient passés les 110 ch. C’était avant de m’apercevoir que le mode ECO était activé. C’est simple, ce mode anéantit complètement le moteur pour un gain en consommations modéré. En mode normal, les accélérations et les reprises sont très correctes à tel point que l’on n’a jamais l’impression d’être sous-motorisé malgré les 1380 kg à déplacer (à vide).
Si vous avez une fibre écolo, sachez que le mode ECO peut se cumuler à un système Stop and Start déconnectable.
Enfin, Renault annonce une consommation mixte de 3.8 l / 100 km. Comme d’habitude, comptez un bon litre supplémentaire en pratique. L’ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 5.3 l /100 km, sachant que le véhicule était encore en rodage et que les choses devraient encore s’améliorer au fur et à mesure des kilomètres.
Vendu au prix de 28 400 € dans cette version Business (réservée aux entreprises) plutôt bien dotée, le Kadjar peut paraître cher mais un Peugeot 3008 se négocie plus ou moins dans les mêmes tarifs.
Sachez que le haut de gamme Intens se négocie au prix de 33 200 € (tarif 2019) et profite désormais d'une évolution de cette motorisation 1.5 diesel appelée Blue dCi 115 ch.
Vous hésitez entre le Kadjar et le Qashqai ? Le Kadjar profite d’une ligne plus dynamique et propose des coloris plus « fun » alors que le Qashqai semble plus sérieux et peut-être aussi plus statutaire. Au final, tout est une question de goût !
Faut-il acheter un Renault Kadjar essence ou diesel ? Si vous roulez peu, vous serez forcément amené à envisager l'achat d'une version essence. Le moteur 1.2 Tce 130 ch, qui représente l'offre de base en essence, est une alternative très crédible à ce diesel de 110 chevaux. Les performances sont très correctes à condition de ne pas hésiter à faire monter le moteur dans les tours car ce dernier s'avère assez creux à bas régime. Evidemment, il se montre alors assez gourmand, un peu plus que les moteurs 3 cylindres turbo de la concurrence (le futur 1.3 Tce devrait régler ces problèmes). Mais si vous adoptez une conduite coulée, ce moteur vous comblera parfaitement, d'autant plus qu'il est très silencieux. Sachez que si les premiers exemplaires ont connu des problèmes de surconsommation d'huile, les différentes mises à jour effectuées par Renault ont porté leur fruit dans certains cas, dans d'autres non. Pour être sûr de ne pas avoir de gros problèmes, notamment de casse moteur, mieux vaut choisir un modèle produit à partir de juillet 2016. Enfin, l'écart de prix entre le dCi 110 ch et le Tce 130 ch s'élève à 2100 €, ce qui fait nettement réfléchir au moment de l'achat. Pour calculer le nombre de kilomètres à parcourir pour amortir le surcoût du diesel à l'achat, n'hésitez pas à cliquer ici : comment déterminer la rentabilité d'un diesel face à l'essence ?
Joliment dessiné, confortable, agréable, spacieux, bien équipé, le Kadjar a presque tout pour lui. Et même équipé de ce diesel de base, il devrait globalement vous combler. Il ne faudra simplement pas que le 5 ème passager soit trop exigeant en matière de confort et il faudra s'habituer à un intérieur un peu triste...
Mise à jour : Près de 3 ans après la rédaction de cet article, nous disposons d'un recul suffisant pour évoquer le niveau de fiabilité de ce Renault Kadjar. Si les problèmes en début de carrière ont été assez nombreux, les différentes mises à niveau effectuées en usine ont permis d'éradiquer la majorité d'entre eux. D'une manière générale, les pannes rencontrées par les premiers propriétaires étaient principalement d'ordre électronique et ont été résolues grâce à l'installation de simples mises à jour informatiques. C'est le cas notamment du système R-Link 2 qui a connu un certain nombres de dysfonctionnements. D'une manière générale, peu de clients ont souffert de pannes immobilisantes. C'est un phénomène désormais habituel chez toutes les marques automobiles, plusieurs rappels officiels ont eu lieu afin d'apporter les correctifs nécessaires. En résumé, le niveau de fiabilité du crossover français est plutôt bon dans l'ensemble, hormis en ce qui concerne le moteur 1.2 Tce 130 ch, pour les productions datant d'avant juillet 2016.
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