15 Novembre 2019 " Olivier " Tags : Renault
On pensait les breaks passés de mode devant le succès rencontré par les SUV. Pourtant, de nombreux constructeurs continuent de proposer ce genre de carrosserie. Renault ne fait pas exception avec sa Mégane 4 et a semble-t-il corrigé les quelques défauts pratiques de la précédente génération...
Il y a quelques années, les breaks étaient avant tout des déplaçoirs sans charme. Rappelez-vous de la R21 Nevada ou de la première génération de Mégane break...
Heureusement, cette époque est bel et bien révolue. La marque au losange ne s'est pas contentée d'ajouter une malle à la version 5 portes, elle a utilisé son plus beau crayon pour habilement dessiner ce break et lui donner une vraie personnalité. Ce dernier est relativement bas et arbore une ligne toute en fluidité dont le style est accentué par les barres de toit et le jonc chromés, lequel longe la partie inférieure des vitres avant et arrière et vient partiellement entourer la custode.
Souvent quand le style a été travaillé, c'est l'espace intérieur qui en pâtit. Pourtant, ce n'est pas le cas ici. Avec un empattement supérieur de 4 cm par rapport à la berline, les passagers arrière disposent d'un espace important. Les choses se gâtent en largeur où trois adultes auront du mal à voyager confortablement sur une longue distance. Le passager central devra également composer avec un tunnel central un peu envahissant et une assise plus haute et moins confortable que celles creusées des places latérales.
Avec de bonnes dimensions (4.63 m de long) et un empattement en hausse, l'espace réservé aux passagers est d'un bon niveau.
En ce qui concerne le coffre, si la troisième génération de Mégane break essayée ici même il y a quelques temps ne proposait qu'un volume d'environ 520 litres, le nouveau venu peut accueillir jusqu'à 580 litres de bagages. Ce n'est pas le plus grand de la catégorie, celui de la Peugeot 308 Break a une capacité de 610 litres, mais le progrès est réel.
On peut gagner en hauteur en ôtant le plancher de coffre qui peut également servir à dissimuler des objets. Malgré cela, il manque encore quelques centimètres. Astucieux ce système qui permet de diviser le coffre en deux parties.
Pratique au quotidien grâce à un plancher réglable en hauteur, il est également possible de compartimenter la soute pour bloquer un chargement fragile par exemple. En outre, la banquette arrière 1/3-2/3 peut être rabattue rapidement et simplement grâce aux deux poignées situées dans le coffre ce qui libère alors un espace de près de 1700 litres. Enfin, en basculant le dossier du siège avant, il est possible de charger un objet d'une longueur maximale de 2.70 m.
A l'intérieur, ce break reprend la planche de bord de la compacte. On retrouve ainsi un dessin moderne, accentué par cette console centrale désormais caractéristique. Ne cherchez pas l'immense écran tactile vertical de 8.7" disponible uniquement sur les versions haut de gamme, les finitions inférieures doivent se contenter d'un écran plus petit. Un peu plus rapide qu'auparavant et doté d'un toucher plus doux, le système R-Link 2 offre toutes les possibilités de connectivité actuelles même s'il semble toujours un peu compliqué à appréhender au début.
La qualité de fabrication fait partie des critères importants d'achat. Sur cette Mégane de 4 ème génération, le constructeur français propose du bon et du moins bon.
Si les plastiques noirs mat situés en haut de la planche de bord présentent bien, les autres font moins qualitatifs. Par exemple, ceux qui entourent le frein à main ne tarderont pas à se défixer tellement ils semblent fragiles. Ceci dit, c'est un point faible que l'on retrouve chez de nombreux autres modèles concurrents, sur la Ford Focus notamment. Autre grief : certaines moquettes mal fixées semblent fragiles. Pour finir sur une note optimiste, les placages imitation carbone sont plutôt réussis et égayent un peu cet intérieur sombre.
Lisible, pratique et moderne ce tableau de bord. C'est une aiguille qui indique le niveau de carburant, et c'est tant mieux car de l'avis général les jauges à cubes manquent de précision.
Après avoir fait le tour du design extérieur et intérieur et des aspects pratiques, il est temps de prendre la route. Bien assis dans le confortable siège conducteur, la position basse incite à la conduite. Au démarrage du moteur 1.5 Blue dCi, on note tout de suite une qualité majeure : son insonorisation. Un gros avantage pour un diesel familial. Les premiers kilomètres tournent encore à l'avantage de cette Mégane grâce à une direction bien réglée, une commande de boîte douce et un confort de suspension soigné. La tenue de route s'avère rassurante, à défaut d'être dynamique. Le coffre et le poids supplémentaire ont rendu le comportement routier moins plaisant que sur la berline.
Une châssis équilibré mais pas très agile. Mais dans la catégorie, seule la Peugeot 308 fait réellement un peu mieux...
Cette motorisation diesel baptisée Blue dCi d'une puissance de 115 chevaux n'est qu'une évolution du très connu dCi 110 ch et récupère ainsi ses qualités. Ainsi, on retrouve un moteur assez souple (bien plus qu'il y a quelques années), suffisamment performant au quotidien (0 à 100 km/h en 11.4 s) et très raisonnable côté consommations. Pour être précis, ce bloc ne souffre que d'un seul point faible que l'on retrouve quasiment sur tous les modèles actuels : une boîte de vitesses longue sur les deux derniers rapports qui pénalise les reprises, surtout sur route à 80 km/h où la vitesse de rotation du moteur se situe aux alentours de 1500 tours/min. Pour retrouver des accélérations plus franches, il ne faut pas hésiter à rétrograder un voire deux rapports.
Si la fiche technique du 1.5 dCi est connue, son appellation "Blue" est simplement liée à l'ajout d'un dispositif de réduction catalytique sélective qui fonctionne avec injection d'AdBlue.
Ce réglage de boîte a un impact positif sur le niveau de consommation de cet élégant break, puisqu'il se contente en cycle mixte d'environ 5.5 à 6 litres de gazole aux 100 km. Dans la mesure où il pèse plus de 1400 kg à vide, c'est plutôt une réussite. Malgré cela, son autonomie reste limitée à un peu moins de 800 km à cause de son réservoir de seulement 45 litres (50 litres sur les modèles essence).
Le réservoir d'AdBlue a une capacité de 16 litres et permet de couvrir entre 6 à 9 pleins de gazole suivant le style de conduite.
Cette finition Business réservée aux professionnels est commercialisée au prix de 28 400 € (tarif 2019). Elle offre de série les principaux équipements suivants : l'aide au parking avant et arrière, l'aide au démarrage en côte, l'alerte de franchissement de ligne, l'alerte de survitesse avec reconnaissance des panneaux de signalisation, l'allumage automatique des feux et des essuie-glaces, le passage automatique feux de route/feux de croisement, le régulateur/limiteur de vitesse, le GPS avec cartographie Europe, la climatisation automatique bi-zone et des jantes en alliage de 16 pouces.
Pour trouver l'équivalent dans la gamme réservée aux particuliers, il faut regarder du côté de la finition SL Limited vendue au prix de 28 500 €. Enfin, si vous faites partie des gros rouleurs, la boîte automatique EDC peut s'avérer intéressante mais il faudra débourser 1700 € de plus pour pouvoir en profiter.
A titre de comparaison, une Peugeot 308 1.5 BlueHDI Style est commercialisée au prix de 27 150 € en 100 ch et 28 750 € en 130 ch. A première vue, la Mégane Estate est finalement un peu plus chère que sa concurrente directe, mais elle propose de série l'alerte de franchissement de ligne et la reconnaissance des panneaux de signalisation, des équipements absents sur la lionne.
Dans la gamme Essence, ce diesel de 115 ch a en face de lui le réussi 1.3 Tce de même puissance. Après un comparatif rapide des performances, on s'aperçoit vite que les chiffres sont assez proches même si la version diesel a un léger avantage en reprises. La proposition essence se contente de 5.4 L de sans-plomb en cycle mixte WLTP contre quasiment 4 L pour le dCi. Ce gain en consommation en faveur du diesel est à relativiser car cette version Tce 115 ch est commercialisée au prix de 25 100 € en finition SL Limited, soit un gain à l'achat de 3400 € ! De quoi réfléchir au moment de signer le bon de commande...
Si la qualité de fabrication peut sur certains aspects agacer, la fiabilité a l'air d'être globalement au rendez-vous. Les problèmes sont assez peu nombreux et lorsqu'ils existent, ils demeurent assez simple à résoudre. Comme souvent, les premiers acheteurs ont servi de testeurs et ont permis grâce à leurs retours des améliorations dont les futurs acquéreurs ont profité. Nous manquons encore de retours sur le niveau de fiabilité des motorisations 1.3 Tce conçues en collaboration avec Mercedes qui sont sorties trop récemment. Les blocs diesel sont bien connus. Même s'ils s'appellent désormais Blue dCi, ces diesels ne sont que des évolutions des bien connus bloc dCi qui sont présents dans la gamme Renault depuis de nombreuses années. Si on peut a priori faire confiance à la mécanique, le système R-Link connaît encore de nombreux bugs malgré les mises à jour effectuées par la marque. Les premiers modèles produits ont souffert de problèmes d'usure prématurée des pneumatiques ainsi que de soucis de condensation dans les optiques qui ont parfois conduit à leur remplacement.
Le moteur Blue dCi 115 ch testé est le second niveau de puissance dans la gamme diesel. L'entrée de gamme est incarné par ce même moteur mais bridé à 95 ch. Connu pour son agrément au quotidien, il ne met qu'une seconde de plus pour réaliser l'exercice du 0 à 100 km/h, ne perd que 20 Nm de couple (240 Nm au lieu de 260) mais en fait profiter son conducteur à un régime plus bas (1750 t/min au lieu de 2000). Il lui faut cependant 3 secondes supplémentaires pour passer de 80 à 120 km/h en 5 ème. Outre ces chiffres obtenus dans des conditions de poids optimales, la différence de puissance se fera principalement sentir lorsque le véhicule sera chargé.
Moins cher de 1300 €, aussi sobre, ce diesel de base ne démérite pas et peut trouver un certain attrait si les performances ne font pas partie de vos critères principaux. Enfin, autre avantage, cette motorisation n'est accessible que sur les finitions les moins chères Life et Zen, ce qui rend ce break Mégane plus accessible, à condition de faire l'impasse sur quelques équipements de confort.
Faut-il acheter une Mégane Estate ? Au vu de ses qualités, la réponse serait plutôt positive. Assez spacieuse, agréable à conduire, équipée d'un bon moteur diesel, c'est une familiale agréable à vivre. Dommage que certains matériaux ne soient pas de meilleure qualité et que ses tarifs soient moins compétitifs qu'auparavant. Un conseil : surveillez de près les multiples promotions offertes par la marque...
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