18 Septembre 2021 " Olivier " Tags : Renault
Née en 2014, la petite Twingo de 3 ème génération continue sa carrière avec une gamme revue. L'occasion d'essayer le dernier moteur thermique proposé. Est-il intéressant malgré sa puissance limitée ? Tout ce qu'il faut savoir dans l'article ci-dessous...
Si cette génération de Twingo n'a jamais accueilli de motorisation diesel, elle bénéficiait depuis sa sortie d'une gamme moteurs essence assez complète, qui allait au tout début de 70 à 90 ch, ce dernier bloc ayant fait l'objet d'un essai complet ici-même il y a quelques temps. Le petit 0.9 Tce a même été poussé à 110 chevaux sur la version GT. Puis au fil des millésimes et des évolutions en termes de normes environnementales, la puce des villes a vu son offre évoluer : la version la plus puissante a disparu du catalogue, le Sce de 70 ch a été remplacé par une version de 75 ch avant de disparaître, la version 90 est passée à 95 ch sans grande modification et un tout nouveau bloc de 65 ch a fait son apparition, c'est ce dernier qui fait l'objet du test d'aujourd'hui. Enfin, une version électrique, très à la mode, a été lancée en 2020. Voici un petit résumé de l'historique de la Twingo 3. Si vous êtes perdu, n'ayez crainte, les choses sont devenues très simples : actuellement, et sous réserve de changements futurs, il ne subsiste que deux propositions : ce modeste bloc essence Sce de 65 ch et la version 100 % électrique de 82 ch.
Depuis 1993 et la sortie de la Twingo 1ère génération, la plus petite de la gamme Renault a été toujours été une très bonne citadine. Il n'y avait pas de raison que cette dernière mouture ne dispose pas des mêmes qualités.
En réalité, elle est même supérieure à son aïeule sur ce point. Pourquoi ? Tout simplement grâce à son rayon de braquage très court, un véritable atout en ville. Il faut dire que la Renault a une botte secrète : le moteur est placé à l'arrière, ce qui permet de laisser de la place à l'avant pour permettre de braquer les roues sur un angle plus important. Un point très positif que l'on retrouve également sur la Smart, puisque ces deux modèles ont été conçus en collaboration, seuls les aspects physiques, intérieurs et extérieurs, sont propres à chaque modèle.
Ajoutez à cela une certaine nervosité offerte par ce tout petit moteur à 3-cylindres atmosphérique sur les premiers rapports et vous comprendrez que la ville est son terrain de jeu favori.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la route ne lui fait pas peur. Car malgré certaines craintes liées à son architecture singulière pour une citadine (moteur situé à l'arrière, roues arrière motrices, ce qu'on appelle communément une propulsion, comme sur les sportives...), la tenue de route est saine. Si on ressent assez rapidement un léger sous-virage (le train avant s'écarte de la trajectoire désirée) lorsque l'on adopte une conduite dynamique, le comportement routier est sûr, le train arrière ne cherche à aucun moment à effectuer une glissade inopinée.
De toute façon, si vous aimez les performances, vous ne choisirez pas ce bloc qui est trop limité en termes de puissance pour évoluer facilement sur route. Rouler à 80 km/h n'est bien évidemment pas un problème, mais y monter demande un peu de temps avec un 0 à 100 km/h réalisé en 15 secondes, et surtout si vous avez besoin de doubler, il ne faudra pas hésiter à rétrograder un voire deux rapports et faire monter le moteur dans les tours pour que l'opération se fasse relativement rapidement et en toute sécurité. Concernant l'autoroute, pour être honnêtes, je n'ai pas eu l'occasion de la tester dans cet environnement qui ne lui semble pas propice par rapport à ce que j'ai pu constater sur voie rapide à 110 km/h...
Je vous ai parlé du confort sonore ? Car c'est clairement un défaut constaté également sur la version 90/95 ch, on entend beaucoup trop le moteur, pas seulement en accélérations, mais également à vitesse stabilisée. Et surtout, il émet des vibrations désagréables au niveau de l'habitacle, du volant et du levier de vitesse. Heureusement, la "Twing" se rattrape en matière de confort de suspensions. Ce n'est peut-être pas la mieux suspendue dans la mesure où elle réagit parfois sèchement sur certaines irrégularités marquées de la chaussée, mais dans l'ensemble le niveau de confort offert est très correct comparé à ce que propose la concurrence.
Loin d'être une nouveauté, cette Twingo III conserve malgré tout un côté sympathique, plutôt jovial, que le petit restylage de mi-carrière a amplifié. Sa filiation avec son ancêtre la Renault 5, voulue par les designers de la marque, est toujours présente à l'arrière, mais cela reste assez discret. La citadine inspire la sympathie, celles des grands mais aussi des petits.
Sa hauteur importante lui apporte de la stature, mais aussi un inconvénient qui saute aux yeux dès les premières rafales de vent : elle est particulièrement sensible au vent latéral, ce qui demande de corriger sans arrêt la trajectoire pour la maintenir sur la route. Un défaut dont souffrent d'autres citadines, comme la Fiat Panda par exemple, mais dans le cas de la française le ressenti est bien plus important.
Le dessin de la planche de bord n'a pas évolué depuis le lancement. Il reste agréable à regarder, avec un style jeune et sympathique, obtenu notamment grâce aux placages en plastique blancs creusés façon balle de golf. Il fallait y penser !
Si les plastiques restent assez rustiques, ils ne le sont pas plus que ceux de ses principales concurrentes. Un bon point : les bruits de mobilier sont beaucoup moins importants que sur le modèle essayé précédemment. La marque aurait-elle amélioré la qualité de ses assemblages en usine ?
Lorsque le soleil paraît, les plastiques noirs mats reflètent dans le pare-brise. Un peu gênant au quotidien...
Les sièges moulés d'un seul bloc de façon à limiter les coûts, sont assez confortables pour une voiture destinée principalement à la ville, mais ils ont un défaut dont les enfants seront les premiers à souffrir : du fait de leur proéminence, ils gênent la visibilité vers le pare-brise, ce qui devrait occasionner quelques nausées, d'autant plus que la banquette arrière est assez basse et que le moteur, situé juste derrière, a tendance à grogner de façon exagérée. Enfants malades en voiture, s'abstenir...
C'est dommage car pourtant, il y a suffisamment d'espace à l'arrière pour accueillir bien évidemment deux enfants, ou pourquoi pas deux adultes de taille moyenne qui ne verront pas leurs genoux taper contre les imposants sièges avant. C'est plutôt pas mal d'être parvenu à obtenir une telle habitabilité dans une voiture aux dimensions aussi réduites, longue de seulement 3.59 m.
Il nous reste un point à évoquer : le coffre. Celui-ci se trouve juste au dessus du moteur. N'ayez aucune crainte, c'est un point que j'avais abordé dans un précédent article, même chaud, le moteur ne chauffe en aucun cas le compartiment du coffre. L'installation d'une mousse isolante très épaisse a permis d'éradiquer le problème. Finalement, le plus gênant, au-delà de la capacité de chargement limitée à un peu plus de 200 litres, c'est la hauteur offerte. Impossible d'y installer un sac trop haut, sinon il faudra le coucher au risque de faire tomber son contenu dans la soute.
Un coffre trop réduit en hauteur qui reste malgré tout suffisant pour transporter les courses familiales hebdomadaires.
Le moteur n'est pas simple d'accès. Attention aux frais de main d'œuvre en cas d'intervention mécanique importante...
Et on pourrait croire que le compartiment avant aurait pu servir de second coffre de façon à augmenter le volume global, malheureusement, il s'agit d'une simple zone de déformation en cas d'accident, inutilisable au quotidien, sauf pour effectuer les niveaux.
Vous souhaitez ajouter du lave-glace ? Dans ce cas, il faut déverrouiller le capot à l'aide de la clé et le faire "glisser" sur quelques centimètres.
La version d'entrée de gamme Life, testée ici, est plutôt généreuse en termes d'équipements, lequel a été revu à la hausse. Ainsi, on trouve la climatisation manuelle, le limiteur de vitesse (le régulateur n'est pas proposé de série sur cette finition de base), l'ordinateur de bord, l'allumage automatique des feux et un système antidérapage ESP. Le tout pour un prix situé aux alentours de 13 500 €. On trouve moins cher dans la catégorie mais souvent avec un niveau d'équipements plus faible... Renault aurait certainement dû proposer une vraie version d'entrée de gamme pour diminuer le prix d'accès car cette Twingo paraît chère par rapport à ses concurrentes directes...
Côté consommations, ce petit "trois-pattes" se montre raisonnable à condition de ne pas trop le solliciter. Ainsi, en cycle mixte, on peut descendre à environ 5.5 L/100 km. Avec un réservoir de 35 litres, l'autonomie théorique s'élève à environ 600 km.
Le limiteur de vitesse, dont les boutons sont situés sur le volant, est livré de série même sur la version la moins chère.
Jolie, la Twingo l'est toujours. Facile et agréable en ville, elle l'est également. Dommage que ce moteur soit sous-dimensionné pour un usage routier, un terrain de jeu qui ne lui ferait pourtant pas peur, et que ce bloc ne soit pas toujours très agréable à vivre. Si le prix plancher est certainement un peu trop élevé, surveillez les offres ponctuelles, fréquentes chez Renault.
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