18 Avril 2022 " Olivier " Tags : Citroën
Sur le marché des citadines polyvalentes, le choix est vaste. Il y a celles qui affichent des styles et souvent des comportements dynamiques mais qui oublient souvent le confort. Et puis il y a celles qui privilégient le bien-être des passagers en omettant toute notion de sportivité. Comme nous allons le voir, la Citroën C3 aurait tendance à pencher du côté de la seconde catégorie...
Quand cette C3 III est sortie en 2016, elle ne pouvait cacher sa ressemblance, de profil surtout, avec sa cousine la Peugeot 208 1ère génération. Heureusement, les designers de la marque aux chevrons sont parvenus à lui donner sa propre identité stylistique. Entendez par là une hauteur supérieure à la petite lionne, plus typée petit SUV baroudeur très dans l'ère du temps, une caractéristique amplifiée par de larges passages de roue, lesquels sont bien remplis par des jantes de belle taille. Ajoutez à cela une face avant 100 % maison qui reprend les codes actuels des autres modèles de la marque. La teinte bi-ton toit blanc/carrosserie noire de notre modèle d'essai apporte un petit supplément au look global de l'auto, sans lui donner un "air m'as-tu-vu" dont certaines combinaisons de couleurs souffrent.
La C3 3ème génération présente les mêmes dimensions qu'une Peugeot 306 sortie dans les années 90. Rien d'anormal, toutes les citadines polyvalentes actuelles ont les mêmes mensurations. En revanche, son poids reste contenu : 980 kg à vide.
Il est temps de prendre place à bord de la petite française. Bien assis dans un siège moelleux (mais sans excès) doté d'un bon maintien latéral, les yeux sont attirés par le dessin du tableau de bord qui se montre jovial et complet. Inutile de chercher un tableau de bord plus moderne dans la gamme, la C3 ne propose pas d'instrumentations numériques même pas en haut de gamme.
La planche de bord se montre élégante mais assez austère. Heureusement, cette finition C-series améliore la présentation grâce à des inserts couleur bordeaux qui égayent l'ensemble. Notez que tous les plastiques sont durs mais la qualité des assemblages est globalement bonne, au moins pour tout ce qui se voit...
Lisible et clair, ce tableau de bord est en plus agréable à regarder. Dommage que l'écran central soit monochrome...
Des plastiques durs mais qui devraient durer dans le temps. Heureusement qu'il y a ces touches colorées et ce tissu effet cuir devant le passager pour égayer cet habitacle très noir... Notez les poignées de portes très élégantes en forme de lanières.
C'est fréquent sur les modèles Peugeot et Citroën, on peut facilement confondre le commodo des clignotants avec celui du régulateur-limiteur de vitesse trop proches l'un de l'autre à gauche du volant.
La climatisation et la ventilation se règlent sur l'écran tactile. Les classiques boutons physiques se montrent plus pratiques même s'il existe à gauche de l'écran un bouton d'accès rapide.
Prenons place à l'arrière. Si la banquette est accueillante, l'espace réservé aux jambes se montre juste correct sur une voiture mesurant 4 mètres de long. Côté coffre, la C3 propose un volume très satisfaisant de 300 litres. Mais cette taille avenante a été obtenue en creusant la soute, si bien que tout chargement ou déchargement d'objets lourds demande un peu d'effort...
Même reproche que sur la Clio 5, le coffre de bonne contenance n'est pas très pratique, la faute à un rebord très haut.
Chez Peugeot et Citroën, les moteurs essence portent un nom : Puretech. Le modèle testé était équipé du petit 3-cylindres Puretech atmosphérique de 83 chevaux, qui fait désormais office de motorisation d'entrée de gamme depuis la disparition de la très modeste version de 68 ch suite au restylage intervenu en 2020. Ce moteur de base est-il nécessairement un mauvais moteur ? Inutile de laisser planer le doute trop longtemps, ce petit bloc se débrouille plutôt bien. Assez discret au démarrage, un bon point que l'on retrouve dès les premiers mètres, assez volontaire en accélérations (le 0 à 100 km/h est réalisé en 12.5 secondes), il n'y a qu'en reprises où ce "3-pattes" doté d'un couple un peu faible (118 Nm), se montre moins nerveux, à moins de rétrograder et de faire monter le moteur dans les tours, un moyen également de profiter de sa sonorité métallique voire sportive, même si l'opération n'est pas rendue simple, la faute à une boîte de vitesses qui ne se montre pas très douce, avec des verrouillages parfois fermes, particulièrement en 3ème. Autre grief qui peut se montrer déroutant sur les premiers kilomètres, la course de la pédale d'embrayage est particulièrement longue ce qui oblige à lever le pied gauche relativement haut pour trouver le point de patinage.
Nous avions déjà essayé par le passé ce petit moteur sur un Peugeot 2008, ce dernier faisait preuve de plus de nervosité en reprises malgré un poids plus élevé. Comment l'expliquer ? Pour répondre à des exigences toujours plus sévères en termes d'émission de CO2 et de consommations, il semble que la boîte de vitesses manuelle à 5 rapports, autrefois très courte, ait été rallongée.
Ce qui est sûr, c'est que la petite Citroën est plus sujette aux vibrations au ralenti que le SUV Peugeot. C'est flagrant dès le démarrage particulièrement dans le volant. Un défaut qui vient s'ajouter à un autre : le niveau de consommation. Sur le trajet composé de 30 % de ville et 70 % de route nationale avec quelques portions à 110 Km/h, l'ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne située juste en dessous des 6 L/100 km, un chiffre à comparer aux 5.5 L/100 km indiqués par la marque selon la norme WLTP. En clair, on pouvait s'attendre à mieux !
Avec un réservoir d'une contenance de 45 litres, l'autonomie peut approcher les 700 km.
Heureusement, cette motorisation permet de rester dans la zone neutre du barème écologique (123 g de CO2/km) et n'est donc pas concernée par le moindre malus.
Faire le plein du réservoir demandera l'utilisation de la clé pour déverrouiller le bouchon. Une faiblesse que l'on voit de moins en moins souvent...
La fiche technique de ce petit 3-cylindres Puretech est connue puisqu'il équipe la gamme PSA (devenu Stellantis) depuis 2012, date à laquelle il a été commercialisé sous l'appellation "VTI" dans un premier temps.
Comme évoqué en introduction, ce n'est clairement pas une voiture sportive. Cela se voit d'ailleurs très vite, dès les premiers virages où on sent une certaine prise de roulis, mieux maîtrisée que par le passé cependant. Sans surprises, en bonne Citroën, la C3 privilégie le confort au détriment du plaisir de conduite. Les suspensions font preuve de souplesse et amortissent avec aisance les grosses irrégularités de la chaussée comme les nombreuses plaques d'égout qui émaillent nos villes. Les grandes jantes de 16 pouces ne pénalisent heureusement pas ce bon niveau de confort grâce à une monte pneumatique suffisamment généreuse en hauteur (environ 113 mm). Au final, si son châssis n'a pas vocation à prendre les virages à la corde en virant à plat avec une précision de conduite inégalée, il se montre malgré tout très sûre au quotidien. En cas d'excès d'optimisme du pilote, le train avant est le premier à freiner ses ardeurs en élargissant gentiment la trajectoire désirée (phénomène de sous-virage).
Cette Citroën C3 1.2 Puretech 83 ch en finition C-series est vendue actuellement au prix d'environ 19 500 €. Si ce tarif peut paraître élevé pour une voiture de ce gabarit et de cette puissance, cela reste très intéressant par rapport à ce que propose la concurrence directe. D'autant plus que le niveau d'équipements est plutôt généreux. Parmi les plus significatifs, outre les différents éléments de personnalisation en termes de style, cette version C-series propose la climatisation automatique, l'alerte de franchissement de ligne, le régulateur-limiteur de vitesse, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l'aide au stationnement arrière, le kit bluetooth, les prises USB et l'ordinateur de bord. Et si le GPS est absent sur cette finition, il est possible de relier votre smartphone à l'écran tactile de façon à profiter du guidage par satellite de ce dernier...
Vous avez certainement remarqué : on retrouve cette même touche de couleur à l'intérieur. Les pneus qui entourent ces jolies jantes sont bien entendu des Michelin qui équipent de nombreux modèles Citroën neufs
Dans la mesure où nous disposons du moteur le moins puissant, il pourrait être tentant d'opter également pour la finition la moins chère, le but étant de réaliser des économies à l'achat.
Actuellement nommée "You!", la proposition premier prix se négocie à un peu plus de 15 000 €, soit près de 4 000 € de moins que la version C-series. Un budget qui vous permet de disposer de la climatisation manuelle, du régulateur-limiteur de vitesse et de l'alerte de franchissement de ligne. Mais il faudra composer avec de classiques enjoliveurs, oublier les airbumps (qui protègent la carrosserie des petits chocs du quotidien) et les nombreuses touches de style qui ajoutent de la personnalité au modèle et se passer d'écran tactile. Au final, si vous n'êtes ni à la recherche d'un look, ni attiré par des équipements modernes, c'est une alternative tout à fait envisageable qui vous permet de profiter des qualités de ce modèle à un tarif contenu.
Dépourvue de Airbump, équipée d'enjoliveurs simples mais élégants, la C3 "de base" reste malgré tout présentable...
Noir c'est noir... et moins moderne en l'absence d'écran tactile. Mais le niveau d'équipements reste correct.
La gamme de motorisations est assez réduite sur la C3. Au programme, seulement deux blocs essence et un diesel. Pas de version hybride voire micro-hybride et encore moins électrique, la citadine est 100 % thermique. Parmi ces trois moteurs, quel est le meilleur ? Faisons un comparatif rapide... L'unique proposition diesel HDI de 100 ch, très polyvalente et sobre, se justifie seulement si vous entrez dans la catégorie des gros rouleurs. N'oubliez pas cependant que la proportion de grandes villes qui refuseront leur entrée aux modèles à gazole ne va que s'accentuer dans un avenir proche.
Si vous réalisez moins de 20 000 km par an, votre choix se portera soit sur cette version essence d'accès de 83 ch (82 ch antérieurement) ou bien sur son équivalent turbocompressé développant la puissance de 110 chevaux. La différence de prix de 1600 € environ peut se montrer dissuasive mais pourtant avec près de 30 ch de plus, la version la plus puissante rend la citadine française très nerveuse et apporte la polyvalence qui peut manquer au moteur de base, sans que cela ne se ressente à la pompe. Au final, tout dépend de votre type de trajet : si vous roulez principalement en ville et en périphérie, les 83 ch se montreront suffisants. En revanche, pour les trajets sur autoroutes, chargés, en zone montagneuse, les 110 ch seront les bienvenus.
Vous n'aurez aucune difficulté à trouver des C3 d'occasion, notamment dans cette configuration 83 chevaux qui représente 40 % des ventes...
Si votre critère d'achat numéro 1, c'est le confort, alors ne cherchez pas, la Citroën C3 est faite pour vous. Si le petit 1.2 Puretech peut faire l'affaire, il est possible qu'il manque un peu de nerf sur les grands axes, un inconvénient que la version 110 ch corrigera facilement...
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