19 Avril 2018 " Olivier " Tags : Nissan
C'est lui le premier SUV urbain. Et malgré son antériorité, il continue à plaire, aux femmes notamment.
C’était en 2010, le Nissan Juke débarquait sur le marché et ouvrait alors une nouvelle ère automobile : celle des crossovers urbains. Car c’est lui le pionner, bien avant le Renault Captur, le Peugeot 2008, le Fiat 500 X et tous ceux qui ont suivi et qui inondent désormais le paysage automobile. Huit ans de carrière, c’est relativement long en matière automobile et malgré son grand âge, le Juke a encore de beaux restes…
Sortir un nouveau modèle, c’est toujours prendre un petit risque pour un constructeur. Rencontrera-t-il le succès ou au contraire sera-t-il un véritable bide commercial ? En sortant son Juke, Nissan est allé encore plus loin dans la prise de risque : sortir un crossover urbain, créneau alors inexistant, doté d’un physique à la Goldorak, le succès n’était pas garanti et la concurrence ne sentait pas la menace arriver. Et pourtant, les ventes ont vite prouvé le contraire : le japonais est devenu très rapidement un succès commercial. A quoi est-il dû ? A son physique bien sûr ! Une chose est sûre, le Juke ne laisse pas indifférent : soit on aime, soit on n’aime pas ! Mais manifestement, les premiers sont plus nombreux que les seconds…
Certains constructeurs se sont même inspirés du petit japonais. Même si Toyota ne l’avouera jamais, les lignes du C-HR ressemblent étrangement à celles du Juke, avec le succès que l’on connaît…
Etonnamment, son style futuriste n’a pas pris une ride. Le restylage de mi-carrière a été léger mais a suffit à le maintenir à la page. Et surtout, Nissan a eu l’excellente idée de le rendre personnalisable, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Des dimensions devenues très classiques sur le segment des SUV urbains : 4.14 m de long pour 1.76 m de large
Prenons place à l’intérieur justement, pour (re)découvrir une planche de bord toujours aussi agréable, dotée d’une présentation jeune et sportive, avec des références sympathiques à l’univers de la moto. Son seul véritable défaut provient de la qualité des plastiques, très moyenne.
Malheureusement pour Nissan, la météo particulièrement capricieuse le jour de l’essai m’a conduit à devoir nettoyer le tapis et ainsi à découvrir des assemblages très approximatifs au pied de la console centrale… Heureusement, tout ce qui est visible est très correctement construit.
Le plus gros défaut du Juke lors de sa sortie, c’était la taille de son coffre qui se rapprochait plus d’une boîte à gant que d’une véritable soute à bagage. Nissan a fini par réagir en proposant désormais un volume d’environ 350 litres contre 250 litres sur les premiers modèles. Un gain de 100 litres donc, qui place ce joli crossover dans la bonne moyenne de la catégorie.
C'est devenu courant, le plancher de coffre est réglable en hauteur, permettant de favoriser le volume ou bien d'obtenir un plancher plat après avoir rabattu la banquette arrière.
A l’arrière, l’espace réservé aux jambes des passagers n’est pas exceptionnel. N’espérez pas non plus y installer 3 adultes, le Juke n’est pas assez large pour cela, ou bien sur de très courtes distances.
Si l'assise arrière est confortable, l'espace est quant à lui relativement mesuré. Faites le test en famille.
Puisqu’il faut bien lui trouver des défauts, deux choses sautent immédiatement aux yeux dès les premiers kilomètres. Comme souvent lorsqu’une voiture propose un style affirmé, cela se fait au détriment des aspects pratiques. En premier lieu, la rétrovision est mauvaise à cause d’une surface vitrée réduite et d’importants montants. Le Juke mériterait de recevoir une caméra de recul dès la finition d’entrée de gamme.
Son second défaut se situe à l’avant : en manœuvre, on a bien du mal à savoir si le pare-choc va frotter ou non. Et si Nissan offrait à son Juke une aide au stationnement avant, là encore dès la finition de base Visia ?
Quand on favorise le style, on néglige très souvent la visibilité. Le Juke n'échappe malheureusement pas à la règle.
Un style sportif ne rime pas toujours avec un comportement sportif. Mais Nissan a eu la bonne idée d’associer les deux. Ce qui est véritablement amusant, c’est que le japonais ne prend quasiment aucun roulis même en adoptant une conduite nerveuse. Un vrai petit kart ! Etonnant vu la hauteur de ce petit SUV, qui ne fait pas vraiment partie des poids plumes (près de 1300 kg)…
Le point agréable, c’est que cette sportivité n’a pas été obtenue au détriment du confort. Si les suspensions s’avèrent logiquement fermes, elles ne se montrent jamais inconfortables, sauf en cas de raccords de chaussée un peu trop marqués.
Avec un comportement routier aussi plaisant, il faut un moteur qui se montre à la hauteur. A défaut d’investir dans la très rare version sportive Nismo, vous pouvez toujours opter pour le bien connu moteur essence 1.2 Tce Renault (baptisée DIG-T chez Nissan) qui développe la puissance de 115 chevaux (120 ch chez Renault). Très discret aussi bien au démarrage que sur la route, il n’hésite pourtant pas à monter dans les tours dès que l’on sollicite l’accélérateur (0 à 100 km/h réalisé en moins de 11 s). Une bonne santé qui apparaît après une petite paresse à bas régime mais qui est beaucoup moins marquée que sur les premiers modèles sortis. Plusieurs mises à jour sont venues améliorer le caractère de cette motorisation et c’est tant mieux. La surconsommation d’huile, problème connu sur les premières productions, semble également résolue depuis juillet 2016. Finalement, le seul véritable défaut de ce moteur, c’est son penchant pour le sans-plomb. Il est bien difficile de passer sous les 8 L / 100 km en conduite mixte. Même chose sur route où la consommation s’établit à environ 7.5 L / 100 km, là où un Peugeot 2008 Puretech 110 ch peut facilement descendre sous les 6 litres. Autant vous dire qu’avec un réservoir de seulement 46 litres, l’autonomie est relativement réduite.
La fiche technique de ce moteur est bien connue puisqu'il s'agit du 1.2 Tce Renault. Etonnant, la soupape de décharge (dump valve) du turbo émet un "pschitt" très prononcé lors de chaque changement de vitesse.
Et ce n’est pas le mode Sport offert par le Nissan Dynamic Control System (NDCS) qui va aider à rendre ce moteur moins gourmand. Au contraire, avec un tel châssis, on a tendance à le maintenir activé même quand ce n’est pas nécessaire. Pour vous rassurer, les deux autres modes (Eco et Normal) n’ont pas de réel impact sur le niveau de consommation, même le premier ne semble avoir d’ECOnomique que le nom.
Un petit détail qui fera plaisir aux pilotes en herbe : le levier de vitesse est facile à prendre en main et propose un débattement particulièrement court. Le Juke n’est pas seulement plaisant à regarder, il incite également à la conduite.
Il est temps de parler argent… Et à ce niveau-là, le japonais n’exagère pas : commercialisé au prix de 19 700 € (tarif 2018) en milieu de gamme Acenta, les tarifs du Juke sont très corrects. Pour obtenir la note finale, il faut ajouter le montant du malus écologique qui s’élève à 210 € (barème 2018) pour 128 g de CO2/km.
Pas de révolution en termes d’équipements, cette finition intermédiaire offre quand même de série la climatisation automatique (couplée au système NDCS), de belles jantes en alliage de 17 pouces, le régulateur/limiteur de vitesse avec commandes au volant et le système mains-libres Bluetooth. Pour profiter d’équipements plus technologiques, il faut avoir recours aux finitions N-Connecta ou Tekna, respectivement 1700 € et 3800 € plus chères.
Simples mais élégantes les jantes de 17 pouces proposées de série sur la finition intermédiaire Acenta, non ?
Sur le marché de l’occasion, on trouve facilement des modèles essence aux alentours de 10 000 €, avec environ 50 000 km, équipés soit de ce moteur ou bien de l’ancien 1.6 117 chevaux (toujours proposé dans la gamme mais seulement en boîte auto), fiable et suffisamment dynamique, mais un peu plus gourmand. Attention si vous choisissez un modèle 1.2 DIG-T d'avant juillet 2016, le risque de casse moteur est réel. Ils ne sont pas tous concernés, certains à des niveaux différents, mais devant un tel danger, mieux vaut opter soit pour l'ancien moteur Nissan 1.6 117 ch ou bien un 1.2 DIG-T qui présente une date de fabrication postérieure au 20 juillet 2016.
Enfin, en bon japonais, le Juke est garanti 3 ans kilométrage illimité.
C’est indéniable, le Nissan Juke continue à plaire grâce à sa plastique avantageuse et au plaisir de conduite qu’il procure. L’agrandissement de son coffre est indéniablement un atout supplémentaire. Un avis très positif se dégage de cet essai malgré un moteur essence gourmand et un physique qui pénalise la visibilité avant et arrière.
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