21 Janvier 2017 " Olivier " Tags : Toyota
Le SUV compact japonais propose des dimensions dans la bonne moyenne du segment mais le style lui ne fait pas dans la demi-mesure !
L’Hybride, chez Toyota, on connaît bien. La première Prius est sortie en 1997, soit il y a tout juste 20 ans ! La marque japonaise faisait alors figure de précurseur d’une nouvelle ère automobile. Devant le succès rencontré, la marque japonaise propose systématiquement une version hybride sur chaque nouveau modèle. Le tout nouveau C-HR ne déroge pas à la règle… Voilà un test qui s'annonce prometteur !
Etonnant ! Ce fut le premier mot qui m’est venu à l’esprit lorsque j’ai découvert ce tout nouveau SUV. Concurrent des Renault Kadjar et Nissan Qashqai pour ne citer qu’eux, on pourrait croire que ce nouveau venu a été dessiné par les concepteurs du dessin animé des années 80 : Goldorak ! Ce style très singulier n’est pas sans rappeler celui du Nissan Juke. Une façon de se démarquer dans l’univers plutôt sérieux des crossovers compacts.
Quelques touches stylistiques sont appréciables, comme les poignées de portes arrière disséminées en haut de la portière qui lui confèrent une ligne plus fluide, inspirée de celle d’un coupé. Seul désagrément : elles resteront difficiles d’accès pour les plus jeunes.
Autre point commun avec un coupé : les vitres arrière fuyantes sont très limitées. Certes, cela participe au style global de l’auto, mais cela n’augure rien de bon pour les passagers arrière.
Pour le vérifier, prenons place à l’arrière. Après être entré avec plus ou moins de facilité compte tenu de la forme des portières, on apprécie de pouvoir s’asseoir sur une banquette confortable et on est agréablement surpris par l’espace qui nous est réservé, ce qu’on ne pouvait imaginer de l’extérieur. Mais l’impression d’engoncement demeure et elle est renforcée par un manque évident de luminosité.
En outre, la lunette arrière est particulièrement réduite et ne facilitera pas les manœuvres. La caméra de recul est vivement conseillée !
Quittons l’arrière pour prendre place à l’avant. Le tableau de bord relativement épuré tranche avec cet intérieur atypique où finalement on ne voit qu'une seule chose : cet énorme écran tactile qui trône en haut de la planche de bord ! On aime ou on n'aime pas, c'est une question d'avis !
Une chose est sûre, les matériaux utilisés sont globalement de bonne qualité et le cuir étendu sur le haut de la planche de bord de cette finition Distinctive présente particulièrement bien.
Pas de miracle au niveau du coffre où le design passe avant l’aspect pratique : il ne cube que 377 litres, là où la majorité de ses concurrents peuvent emmener plus de 450 litres de bagages.
Bien assis dans le siège conducteur, il est temps de tester ce tout nouveau crossover sur la route. Un appui court sur le bouton Power et rien ne se passe. Et pourtant, vous avez bien démarré. Seul le témoin « Ready » qui s’illumine sur le tableau de bord et la ventilation le cas échéant vous indiquent que vous êtes prêts à partir. En accélérant délicatement, sous peine de voir le moteur thermique se mettre en marche, les premiers mètres se font dans un silence de cathédrale. C’est la magie de l’hybride !
Sur la route, à la moindre sollicitation de l’accélérateur, même légère, le moteur thermique se lance sans le moindre à-coup. D’une manière générale, le passage électrique/thermique et thermique/électrique se fait en douceur, seules les oreilles perçoivent le changement.
La boîte automatique à variation continue est plutôt réactive et se montre douce. Si la boîte de la Yaris souffrait d’un patinage excessif en phase d’accélération franche et faisait hurler le moteur thermique, ce C-HR, plus abouti, a en partie banni ce problème sans l’annuler complètement. Mais cela reste plus supportable.
Comme sur sa petite sœur, il dispose d’un mode Full-Hybride qui vous permet de rouler en mode 100 % électrique pendant 2 kilomètres maximum à une vitesse maximale de 50 km/h.
Dommage qu’il ne soit toujours pas possible de disposer d’un système de rechargement qui permettrait d’augmenter sensiblement l’autonomie en mode électrique.
Si d’une manière générale, la puissance globale de 122 chevaux s’avère suffisante (le 0 à 100 km/h est par exemple abattu en 11 s), il ne faut pas s’attendre à des performances exceptionnelles. Ce n’est pas la vocation de cette voiture qui aime avant tout la douceur.
Si la ligne extérieure vous invite à la sportivité, le couple moteur/boîte vous invite plutôt à la sagesse. Et c’est également le cas de la tenue de route. Très rassurante, elle n’est pas pour autant typée sport. Les suspensions fermes limitent le roulis mais induisent des percussions très sèches sur certaines aspérités de la route.
Au cours de l’essai routier, en ayant un rythme relativement soutenu, la consommation moyenne n’a pas dépassé les 6 L/100 km. Même si les 3.9 L/100 km indiqués par Toyota semblent difficile à atteindre, il est tout à fait envisageable de passer sous la barre symbolique des 5 L/100 km en adoptant une éco-conduite.
Proposé initialement en deux motorisations, une version essence de 116 ch et cette version hybride de 122 ch, la gamme du Toyota CH-R se limite désormais à cette seule version essence/électrique. La marque japonaise ne proposera pas de version diesel, ni de motorisation plus puissante, à moins qu'elle se décide à commercialiser la version hybride de 180 chevaux présentée sur la récente compacte Corolla.
La version hybride est commercialisée au prix de 29 300 € en finition Dynamic (tarif 2019) qui constitue l'entrée de gamme.
Pour trouver l'équivalent de notre modèle d'essai à l'heure actuelle, il faut choisir la finition Graphic, vendue au prix de 32 600 €. Notre version d’essai Distinctive était vendue au prix de 31 600 € et disposait d’un bon niveau d’équipements avec notamment un détecteur d’angle mort et avertisseur de circulation arrière, des sièges chauffants mi-cuir, un système d’aide au stationnement intelligent avec radars de stationnement avant et arrière et surtout le Toyota Safety Sense (de série dès la finition d’entrée de gamme !) qui comprend un système de sécurité précollision avec détection des piétons, l’alerte de franchissement de ligne avec aide au maintien dans la file, la gestion automatique des feux de route et le régulateur de vitesse adaptatif. C’est étonnant mais même cette finition Graphic (il en était de même pour la finition Distinctive) qui est pourtant la plus élevée de la gamme, ne propose pas le GPS de série. Il faut avoir recours à un Pack relativement coûteux ou bien choisir l'option correspondante facturée 950 €, ce qui fait passer la note globale à 33 550 € !
Même si le tarif peut paraître un peu élevé, sachez qu’en contrepartie l’entretien d’une hybride est relativement peu coûteux. Les batteries sont en principe conçues pour durer la vie de la voiture (elles sont garanties 10 ans par Toyota à condition que l’entretien soit fait dans le réseau et selon les préconisations constructeur). Elle est également dépourvue d’embrayage, de volant moteur, de boîte de vitesses et de turbo pour ne citer que ces pièces majeures. Les plaquettes et disques de frein sont également préservés. Une fiche technique simplifiée qui vous permettra de faire de vraies économies au quotidien.
Toyota est le pionnier de l’hybridation et maîtrise parfaitement cette technologie. Même si d’autres marques s’y sont mises ces dernières années, le manque de recul ne permet pas de dire si elles seront capables d’atteindre un tel niveau de fiabilité. Sur le marché de l'occasion, il n’est pas rare de voir des Prius hybride dépasser les 300 000 km sans problèmes mécaniques ou électriques importants.
Du style, ce Toyota C-HR n’en manque pas ! Malheureusement, le coffre ainsi que les passagers arrière en pâtissent, ce qui est dommage pour un crossover compact. Il lui reste son système hybride globalement agréable et très fiable. Une technologie que Toyota continue de faire payer très cher...
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