10 Janvier 2020 " Olivier " Tags : Fiat
La conception de petites voitures, voilà un domaine que Fiat maîtrise particulièrement bien. Avec la première génération de Panda sortie en 1980, la marque italienne s'était illustrée parmi les mini-citadines. Avec sa troisième génération, Fiat a augmenté sensiblement le niveau de prestations offert. Mais s'agissant d'un modèle sorti en 2012, est-il toujours dans le coup ?
Avec une carrière de près de 8 ans, on pourrait craindre que la Panda 3 ait pris quelques rides. Pourtant, il n'en est rien. Dans le paysage automobile actuel, la citadine italienne conserve encore un look jovial et agréable. Les vitres de custode et le dessin de la face avant apportent ce qu'il faut de ludique pour continuer à lui donner cet air craquant. Si ce coloris blanc lui confère une sobriété élégante, des peintures plus vives (en option à 500 €) augmentent encore son côté original.
Avec des dimensions assez importantes pour la catégorie, la Panda propose une habitabilité et un coffre très corrects.
Si le design extérieur dégage un véritable capital sympathie, l'intérieur n'est pas en reste. Avec une planche de bord toute en longueur, joliment dessinée, dotée de plastiques bleutés et pailletés en façade et d'une combinaison de tissus noir/rouge, cet intérieur se montre accueillant. Pour ne pas faire de l'ombre à la Fiat 500, les possibilités de personnalisation sont limitées. Seuls deux coloris de sièges sont proposés : noir et rouge comme notre modèle d'essai ou noir et gris, cette dernière proposition jouant la carte de la sobriété.
Une planche de bord agréable qui n'a pas véritablement vieilli. Dommage que les plastiques noirs brillants reflètent dans le pare-brise les jours de grand soleil. Notez le volant doté d'un discret méplat...
Le tableau de bord est complet, ce qui est assez rare à ce niveau de gamme. Petite touche de designer : la forme des cadrans est similaire à celle des passages de roues...
Si les plastiques restent assez basiques comme sur la grande majorité de ses concurrentes, avec ce double coloris noir/bleu et l'inscription des lettres PANDA sur les plastiques noirs situés en haut de la planche de bord et sur ceux des contreportes, Fiat est parvenu à dissimuler habilement le principal défaut des mini-citadines : la qualité de fabrication.
Trop petite, la bouche de ventilation manque d'efficacité. Difficile de faire disparaître la buée sur les extrémités du pare-brise. Un petit inconvénient en hiver.
Après avoir évoqué toutes ses qualités, parlons maintenant de ses défauts. Comme nous l'avons vu plus haut, avec une carrière longue de 8 ans, la Panda fait office d'ancienne dans le paysage automobile. Et cela se ressent à l'intérieur. N'espérez pas y trouver un écran tactile, même pas sur les finitions haut de gamme. N'espérez pas non plus profiter des derniers équipements technologiques à la mode, la Panda n'est pas de cette époque...
Comme sur la Panda 2 essayée ici-même en version sportive 100 HP, l'habitabilité est étonnante pour une voiture affichant une longueur de seulement 3.65 m. L'espace aux jambes à l'arrière est d'un bon niveau, tout comme la hauteur disponible pour la tête, un avantage obtenu grâce au dessin tout en hauteur de l'italienne.
Cette sensation d'espace est augmentée par les larges surfaces vitrées offertes à l'arrière. Ajoutez à cela une banquette arrière relativement confortable pour une voiture de cette catégorie et vous comprendrez que partir en week-end à l'arrière de cette Panda ne sera pas une punition.
J'écris seulement "partir en week-end" et pas "en vacances" car la capacité du coffre de n'y prête pas. Avec un volume de 225 litres, il reste cependant correct, en particulier si on le compare à celui des Peugeot 108/Citroën C1/Toyota Aygo qui ne dépasse pas les 200 litres.
Un dernier point qui mérite quelques précisions : en finition d'entrée de gamme Ligue 1 Conforama, la Panda ne dispose que de deux places assises à l'arrière, ce qui permet de disposer d'une largeur plus importante pour verrouiller les ceintures. A partir de la finition Easy, une troisième ceinture est proposée, ce qui a pour impact de décaler le positionnement des boucles de ceinture pour favoriser la place centrale et qui rend ainsi plus délicat le bouclage notamment en présence de sièges auto.
Comme la banquette arrière, les sièges avant se montrent accueillants et confortables. Seul un maintien latéral plus important fait réellement défaut, mais les longs trajets ne sont pas impossibles. La position de conduire dominante l'est peut-être un peu trop et ne satisfera pas les grands gabarits qui risquent de voir leur tête flirter avec le plafonnier.
Le confort de suspensions souffle le chaud et le froid. Si les irrégularités de la chaussée sont bien absorbées sur la route, ce qui permet d'obtenir un confort appréciable, ce n'est pas le cas à vitesses plus réduites, en ville notamment, où les suspensions réagissent sèchement aux moindres trous ou plaques d'égout, ce qui est un peu dommage pour un véhicule à vocation urbaine.
Concernant la tenue de route, la petite Fiat s'en sort plutôt bien. Hormis une certaine prise de roulis dans les virages serrés, on sent rapidement que son châssis est sain même s'il est probable que les dernières productions parviennent à faire un peu mieux. Ce comportement routier rassurant contraste avec le freinage qui manque de mordant et d'efficacité.
Trois autres petits points faibles à signaler : la hauteur de caisse rend la voiture assez sensible au vent latéral, les bruits de roulage dominent sur route et trahissent une conception qui a fait l'impasse sur quelques matériaux isolants. Dernier grief : la tenue de cap sur autoroute est imparfaite.
De toute façon, l'autoroute n'est pas son terrain de prédilection, pas tellement à cause de son moteur qui s'en sort honorablement, mais parce que son niveau de consommations à 130 km/h devient important, principalement à cause de sa boîte de vitesse trop courte. A titre d'exemple, en 5 ème (et dernière vitesse), à 70 km/h, le moteur tourne déjà à 2000 tours/min.
Un petit inconvénient qui ne doit pas faire oublier les nombreuses qualités de cette motorisation essence d'une puissance de 69 chevaux. Là où la plupart de ses concurrents proposent des moteurs 3-cylindres atmosphériques pas toujours très agréables, Fiat est pour l'instant resté fidèle à un bon vieux 4-cylindres. Un choix payant car il se montre à la fois doux, silencieux, souple et encore suffisamment performant en 4 ème et 5 ème, là où les trois pattes ont tendance à s'essouffler.
Sans être époustouflantes, les performances restent correctes avec notamment un 0 à 100 km/h réalisé en 14 s environ. Même les faux-plats sur autoroutes ne lui font pas peur, la petite italienne parvient à maintenir sans difficulté sa vitesse de croisière, là où d'autres perdraient 10 à 20 km/h si vous voyez ce que je veux dire...
Bref, cette motorisation essence de base est clairement le point fort de la Panda III. Et même si on peut lui reprocher d'être gourmande sur autoroute, sur route et en ville, sa consommation demeure très correcte. Sur route nationale à 80 km/h, il est possible de tutoyer les 5 L/100 km et de rester sous la barre des 6 litres en usage mixte. Son réservoir de 37 litres lui autorise ainsi une autonomie d'environ 600 km.
Ce moteur essence (ex-Fire) est connu puisqu'il équipe la gamme Fiat depuis de très nombreuses années. Même amélioré au fil des années, sa fiche technique reste simple, ce qui est un gage de fiabilité.
Si la version la moins chère incarnée par la finition Ligue 1 Conforama est commercialisée au tarif de 10 490 €, cette finition Easy est accessible moyennant 1000 € supplémentaires. Si dès l'entrée de gamme, la Panda profite de la climatisation manuelle, d'un ordinateur de bord, d'une direction assistée, de l'aide au démarrage en côte (qui agit automatiquement sur les freins arrière à partir d'un certain angle d'inclinaison) et des équipements de sécurité habituels, elle fait l'impasse sur l'autoradio. Mais pire encore, rien n'est conçu pour en accueillir un en seconde monte (ni câblage, ni antenne...). Un conseil : mieux vaut choisir l'autoradio en option au prix de 250 €, ou opter pour la finition Easy qui vous permet de bénéficier également du verrouillage centralisé à distance (sans télécommande sur Ligue 1 Conforama), d'une troisième ceinture à l'arrière et de trois appuis-tête.
La Fonction City permet une surassistance de la direction qui n'en a pas réellement besoin tellement elle se montre légère en temps normal. Les boutons situés à droite permettent de régler un certain nombre de paramètres de l'ordinateur de bord.
Les boutons des vitres électriques sont situés devant le levier de vitesse. Ils sont à impulsion, sauf côté passager où le système ne fonctionne qu'à la descente. Pour mettre en marche la climatisation, il suffit d'appuyer sur le sélecteur qui permet de régler la vitesse de la ventilation.
Dans la mesure où Fiat n'est pas avare en remise et prime reprise de véhicules anciens, et si vous êtes éligible à la prime à la conversion (dont les critères se sont durcis), il est possible de diminuer significativement la note finale.
Enfin, si d'origine la Panda est garantie 2 ans, Fiat offre régulièrement une extension de garantie à 10 ans, limitée à 100 000 km.
Nous l'avons vu, ce petit 4-cylindres de 69 ch, également disponible en version GPL, convient parfaitement à la Panda. Mais on serait tenté de se lancer à la recherche d'un moteur légèrement plus puissant afin de gagner en nervosité. Fiat propose son bi-cylindre turbo Twinair qui développe 0.9 L de cylindrée et 85 ch et qui se montre effectivement plus dynamique. Mais comme ce dernier s'avère bruyant et vibrant, mieux vaut y réfléchir à deux fois.
En outre, ce moteur qui représente l'offre la plus puissante en l'absence de diesel, n'est plus disponible qu'en bi-carburation GNV/Essence au prix de 14 490 €.
La Panda 4x4 est toujours disponible à partir de 15 990 € avec l'efficacité qu'on lui connaît. Dans ce cas, le moteur 0.9 Twinair de 85 ch est proposé sans bi-carburation.
Enfin, Fiat a annoncé le remplacement en 2020 de ce petit 1.2 69 ch par un bloc 3-cylindres micro-hybride Firefly de 70 ch afin de diminuer le niveau de pollution et respecter les normes européennes qui se montrent de plus en plus sévères.
On en croise souvent, pourtant elle continue à attirer l'attention. Et vous, quel est votre avis sur cette Fiat Panda ?
La fiabilité fait partie des critères importants lorsqu'on achète une nouvelle voiture. A ce niveau, la Panda 3 est bien née. Même si elle a connu quelques problèmes au début de sa carrière, pour la plupart pas très graves, ils ont majoritairement été réglés. De conception simple et dépourvue d'équipements électroniques innovants, elle se montre à la hauteur. La motorisation 1.2 69 ch testée est de conception ancienne et fait preuve de robustesse. Dans les enquêtes de fiabilité, elle figure régulièrement dans le Top 3 dans la catégorie des mini-citadines. Un bon choix en occasion !
Au chapitre entretien, prévoir une révision/vidange tous les ans ou tous les 15 000 km. Concernant la distribution, elle est à faire au bout de 5 ans ou 120 000 km, au premier des deux termes échus.
Malgré son âge, la Panda 3 figure encore parmi les bons élèves dans la catégorie des mini-citadines. A défaut de proposer des équipements électroniques à la mode, elle offre une fiabilité éprouvée. Son moteur lui permet une certaine polyvalence et renforce son côté agréable. Pour la rendre parfaite, il faudrait améliorer son confort de suspension à basse vitesse, son freinage et travailler sur l'isolation afin de diminuer les bruits de roulage. Mais ce sera certainement pour la quatrième génération...
Commenter cet article