22 Août 2021 " Olivier " Tags : Mini
Depuis l'année 2000 et la décision prise par BMW de relancer la marque Mini, de nombreux modèles dérivés sont nés devant le succès rencontré par le modèle historique. Parmi eux, un très sympathique SUV baptisé Countryman. Sympathique oui, mais offre-t-il le même plaisir de conduite que la Mini à 3 portes dont il dérive ?
Jetez un œil à la face avant ; il n'y a aucun doute, il s'agit bien d'une Mini. Enfin, s'agissant d'un SUV, on serait tenté de le masculiniser... Peu importe le sexe qu'on lui donnera, ce SUV ne peut cacher son identité caractéristique. Le constat est le même à l'arrière grâce à un hayon reconnaissable au premier coup d'œil De profil également, les lignes carrées demeurent fidèles aux lignes emblématiques de la "petite" puce anglo-allemande. La comparaison s'arrête là car, en tant que SUV compact, ce modèle gagne en hauteur (1.55 m) et en longueur (4.30 m), à tel point que le nom de la marque paraît désormais incongru... Le poids évolue logiquement à la hausse : 1465 kg à vide. Une caractéristique importante qui a des conséquences que nous détaillerons plus tard...
L'esprit Mini demeure à l'intérieur. Les habitués de la marque ne risquent pas d'être dépaysés. On retrouve ainsi une planche de bord bien connue où le tachymètre central originel a dû laisser place à un indispensable écran tactile. Le compteur a ainsi été déplacé devant le conducteur mais il conserve son dessin circulaire.
En termes de qualité de fabrication, si les plastiques situés en haut de la planche de bord sont épais et moussés, ceux situés plus bas font plus bas de gamme. C'est un constat relativement fréquent à ce niveau de gamme, mais c'est un peu dommage étant donné le standing revendiqué par Mini...
Un design intérieur plutôt jovial. Les nombreux avis laissés par la clientèle du premier modèle ont permis d'améliorer la qualité perçue. Un bon point ! Il suffit d'appuyer sur le bouton rouge situé en bas de la console centrale pour démarrer.
Le tableau de bord paraît minimaliste, pourtant l'essentiel y est. Il manque simplement d'un peu de lisibilité...
Le bandeau lumineux autour de l'écran tactile s'illumine en fonction de vos actions sur les commandes de climatisation et d'infotainment. De quoi égayer un intérieur un peu sombre...
Quand on monte à bord, ce qui étonne immédiatement, c'est l'excellent maintien offert par les sièges avant. S'ils se montrent assez fermes, ils distillent un minimum de confort permettant de préserver le dos lors de longs trajets, et surtout ils offrent un très bon maintien latéral, comme sur une voiture de sport. Un signe ?
A l'arrière, l'espace réservé aux jambes est plutôt généreux pour une voiture de ce gabarit. En revanche, la banquette arrière, coulissante et rabattable 2/3-1/3, ne permet d'accueillir dignement que deux adultes, le passager central sera nécessairement le plus mal loti...
Au niveau du coffre, le Countryman propose un volume appréciable de 450 litres. Si la profondeur pourra peut-être faire défaut pour les bagages les plus longs lorsque la banquette est totalement reculée, la bonne capacité de la soute a surtout été obtenue sur la hauteur, à condition de descendre au maximum le plancher de coffre. Une vraie familiale cette Mini !
Le "Country" (pour les intimes) ne manque pas de coffre. Ici, le plancher est placé en position haute de façon à faciliter le chargement des objets du quotidien.
Voilà un point intéressant : la conduite. Quand on monte à bord d'un crossover, on constate (bien souvent) une prise de roulis logiquement plus importante que sur une berline. Soyez rassuré, ce n'est pas le cas ici. Le Countryman ne craint pas les virages, il aurait même tendance à les aimer. Ajoutez à ce très bon comportement routier, une direction très directe qui réagit à la moindre sollicitation, un train avant qui repousse au maximum l'arrivée du sous-virage, un train arrière qu'il est difficile de prendre en défaut et vous comprendrez que la hausse du gabarit et la prise de poids n'ont pas eu raison de cet excellent châssis. Comme quoi, on peut prendre du plaisir au volant d'un SUV...
Malheureusement, pour obtenir une telle tenue de route, Mini a dû sacrifier le confort de suspensions. Si ce dernier est très correct sur route, les plaques d'égout, les dos d'âne, les irrégularités de la chaussée se font fortement sentir. La monte pneumatique n'est certainement pas étrangère à ce phénomène.
Des pneus de 18 pouces avec peu d'épaisseur, en général cela ne sert pas le confort. En revanche, cela permet d'obtenir un style plutôt réussi, bien aidé par les jantes noires et les passages de roue très marqués.
Il nous reste un élément clé à évoquer : le moteur. Le Countryman testé était équipé de la plus petite motorisation essence de la gamme à l'heure actuelle : un 3-cylindres "Twin Power Turbo" développant la puissance de 102 chevaux. Si le rapport poids/puissance n'est a priori pas favorable, à l'usage ce bloc d'entrée de gamme ne démérite pas. Avec un couple de 190 Nm disponible dès 1250 tours/min, il accepte de reprendre à bas régime avec une certaine aisance, tout en se montrant silencieux dans la majorité des situations. Il n'y a qu'en phase d'accélération où son architecture à trois cylindres engendre une sonorité métallique typique facilement reconnaissable mais cela reste malgré tout très raisonnable. Si les bas régimes ne font pas peur à ce moteur essence de base, il est inutile d'aller trop haut dans les tours. A partir de 4000 tours/min, les accélérations se montrent beaucoup moins vives, il est alors préférable de passer le rapport supérieur, un acte rendu tellement facile et plaisant grâce à la boîte manuelle à 6 vitesses parfaitement guidée, doté d'un débattement court et d'un verrouillage ferme mais agréable.
Malgré des accélérations correctes matérialisées par un 0 à 100 km/h réalisé en 12 secondes, en dépit d'une évidente bonne volonté, ce moteur risque de se montrer un peu juste lors des départs en vacances ou encore lors des relances en 6ème sur autoroute par exemple, ce dernier rapport étant assez long.
Pour un surcoût d'environ 2000 €, cette motorisation existe en version 136 ch, laquelle assure une meilleure polyvalence...
Pour terminer, signalons un petit défaut qui a son importance : la pédale d'embrayage se montre particulièrement dure. Un inconvénient qui pourra vite devenir très ennuyeux dans les embouteillages. Une extrême fermeté d'origine ou bien acquise avec le temps ? Pour être totalement transparent, la voiture n'affichait que 18 000 km au compteur et l'embrayage ne semblait absolument pas fatigué...
Passons au chapitre budget... Un moteur aussi peu puissant dans une voiture relativement lourde, on pourrait s'attendre au pire en termes de consommations. Pourtant, ce petit 3-cylindres sait se montrer relativement raisonnable au quotidien. En cycle mixte, on arrive à une conso réelle qui se situe entre 6.5 L et 7 L/100 km. Avec un réservoir de 51 litres, l'autonomie s'élève à environ 700 km.
Si la finition Oakwood de ce modèle d'essai n'est plus proposée, on trouve son équivalent à travers la version désormais baptisée Northwood. Dans tous les cas, malgré une appellation "One" synonyme de version d'entrée de gamme et qui semble ainsi inappropriée, on obtient un niveau d'équipements particulièrement généreux, sans compter le bond réalisé en termes de présentation intérieure et surtout extérieure. Les équipements technologiques ne manquent pas et permettront une bien meilleure revente.
Pour utiliser les nombreuses fonctionnalités d'infodivertissement, deux possibilités : soit de façon tactile, soit à l'aide de cette commande située à côté du bouton qui actionne le frein à main électrique.
Le prix du Mini Countryman 1.5 L 102 ch en finition Classic, la moins chère, s'élève à presque 28 000 €, tandis qu'en édition Northwood, le tarif grimpe à plus de 34 000 € !
Compte tenu des émissions de CO2, comprises entre 140 et 155 g de CO2/km selon les normes WLTP, il faudra prévoir un petit surcoût à l'achat à cause du malus écologique.
Il a tout pour plaire ce Mini Countryman : beau, spacieux, agréable à conduire, il ne lui manque pas grand chose pour être parfait. Enfin si, quelques chevaux supplémentaires seraient les bienvenus même si ce moteur ne démérite pas, et surtout les suspensions mériteraient d'être assouplies. Ah oui, il y a autre chose : le prix. Mais bon, nous sommes chez Mini...
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