1 Août 2020 " Olivier " Tags : Toyota
La Corolla... Voilà un modèle devenu mythique dans la gamme Toyota. Pourtant, la marque japonaise avait décidé d'entériner cette appellation il y a quelques années. Après deux générations d'Auris, Toyota s'est décidé à redonner à sa nouvelle compacte ce nom emblématique. Voici l'essai complet de cette Corolla sortie il y a seulement quelques mois...
Voilà une face avant expressive, un peu futuriste avec une dose d'agressivité... Vous n'êtes pas de mon avis ?
Une fois n'est pas coutume, avant d'aborder des points comme le style, l'habitabilité ou encore le confort, nous allons évoquer la motorisation. D'ailleurs, est-ce que je vous ai dit qu'il s'agissait d'un modèle 100 % hybride ? Si l'Auris était encore disponible avec des motorisations thermiques, la dernière venue ne propose plus que l'hybridation. Au menu, deux moteurs : le premier développe 122 chevaux, le second affiche une puissance supérieure avec ses 184 ch réels (180 ch officiellement). C'est bien la version la moins puissante qui fait l'objet du test d'aujourd'hui.
De prime abord, rien ne semble différencier le moteur hybride de cette Corolla des précédents qui équipaient jusque-là les autres modèles de la gamme. Pourtant, il s'agit bien d'un tout nouveau bloc équipé d'une partie thermique de 1.8 litre de cylindrée et 98 chevaux et d'une partie électrique, l'ensemble formant une puissance cumulée de 122 ch, comme auparavant. La "boîte automatique" e-cvt à variation continue est toujours de la partie. Au fond, qu'est-ce qui a changé ? En réalité, si la fiche technique n'est pas très explicite, c'est à la conduite que l'on sent la différence. Si par le passé, la moindre impulsion sur l'accélérateur faisait patiner la boîte tout en faisant hurler le moteur, ces défauts sont quasiment effacés sur ce nouveau modèle. Le gain en réactivité est réel, le confort acoustique également. Il faut dire que l'insonorisation moteur a été très travaillée.
Pour le reste, on retrouve les qualités du désormais bien connu système hybride autonome (ou auto-rechargeable) Toyota avec notamment des passages électrique/thermique et thermique électrique imperceptibles et la possibilité de rouler en 100 % électrique sur une courte distance (environ 3 km) et en deça de 70 km/h.
Trois modes de conduite sont disponibles : Eco, Confort et Sport. On peut aussi forcer le mode électrique en appuyant sur le bouton EV (Electric Vehicle).
Si le bloc hybride se montre désormais un bon compagnon de route, le châssis n'est pas en reste. Alors certes, il n'est pas typé sport, mais parvient à offrir suffisamment de sécurité et de sérénité à son conducteur, bien aidé également par toutes les aides électroniques. Le confort a été clairement privilégié au détriment des prestations dynamiques. Si par exemple vous sortez d'une Peugeot 308 ou d'une Seat Leon, il vous manquera ce train arrière qui enroule les virages et ce train avant précis qui vous indique à tout moment où vous placez vos roues.
En termes de confort, si les suspensions filtrent plutôt bien les irrégularités de la chaussée, les pneus taille basse de 18" de cette version Collection apportent une certaine raideur qui pénalise l'ensemble. Mieux vaut opter si cela est possible pour une monte pneumatique moins généreuse.
De jolies jantes mais équipées de pneus qui manquent de matière et qui répercutent sèchement les irrégularités de la chaussée.
Heureusement, les sièges avant offrent beaucoup de confort. Proposant une dose de moelleux couplée à un très bon maintien, ces derniers vous enveloppent littéralement et vous invitent aux longs trajets. Encore une fois, on note que les ingénieurs Toyota ont cherché à soigner le confort.
En prenant place à l'avant, on remarque une planche de bord correspondant à ce que propose la marque nippone en ce moment, avec un design à l'horizontal plutôt recherché. La teinte bi-colore de cette version apporte ce qu'il faut de luxe à cet intérieur plutôt bien construit, même si on note quelques plastiques durs ici et là.
Présentation moderne à l'image de celle du C-HR. Même critique, l'écran tactile paraît avoir été ajouté à la dernière minute...
La qualité de fabrication est plutôt bonne pour une japonaise avec notamment des finitions soignées.
A l'arrière, les passagers sont moins bien accueillis. En premier lieu, l'accessibilité aux places arrière est limitée du fait d'un manque de largeur des portières. Après s'être installés sur une banquette rabattable 2/3-1/3 plutôt confortable, on sent immédiatement une sensation d'engoncement à cause des vitres plutôt réduites, des montants arrière assez larges, d'une assise basse et des larges sièges avant dont les appuie-têtes touchent quasiment le ciel de toit, ces derniers ne faisant qu'un avec le dossier. Si les adultes claustrophobes seront pénalisés, les enfants risquent de leur côté de souffrir du mal des transports...
Côté coffre, le volume de chargement s'élève à 360 litres. C'est correct même si les meilleurs de la catégorie proposent une capacité d'environ 400 litres. Et pourtant, ce moteur d'entrée de gamme n'accueille pas dans son coffre la batterie comme c'est le cas pour la version au-dessus (2.0 L 184 ch) qui perd ainsi près de 50 litres de volume. Pour les grandes familles, il existe une version break baptisée Touring Sport qui peut embarquer jusqu'à 580 litres de bagages.
La raison pour laquelle les passagers arrière sont un peu laissés à l'abandon est simple : le style a été clairement privilégié. Et il faut bien l'avouer, cette dernière Corolla n'en manque pas. A une époque où le design des compactes s'est beaucoup uniformisé voire même germanisé, cette japonaise ne s'est pas laissée influencer et propose ainsi un look qui lui est propre, à la fois agréable et dynamique. Une chose est sûre : la Toyota Auris a pris un énorme coup de vieux à sa sortie.
Des dimensions dans la bonne moyenne avec une longueur de 4.37 m, une largeur de 1.79 m et une hauteur de 1.43 m.
A défaut de proposer une version hybride rechargeable (plug-in) qui pourrait annuler toute consommation d'essence sur 30 à 40 km, la Corolla hybride se montre très sobre notamment en ville. Après un parcours mixte composé de ville et de routes nationales et départementales, l'ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne d'environ 4.5 L/100 km. Un joli résultat ! Il faut dire que contrairement au Toyota C-HR et sa petite soeur la Yaris essayés il y a quelques temps, les petites accélérations font démarrer moins systématiquement le moteur thermique ce qui économise quelques décilitres de carburant. Plus généralement, le système a également été retravaillé pour optimiser le niveau de consommation de la compacte asiatique.
Sur route, l'alternance thermique/électrique est également fréquente. En revanche, l'hybridation perd de son intérêt sur autoroute où seul le moteur thermique travaille. Il en résulte une certaine gourmandise pour le sans-plomb, au moins équivalente à ce que propose les trois-cylindres essence turbo de la concurrence.
Si on s'en tient au chiffre de consommation mixte en norme WLTP fixé à 4.9 L/100 km, l'autonomie s'élèverait à environ 850 km grâce au réservoir de 43 litres.
Si "ready" est affiché, cela signifie que vous avez démarré même si vous n'entendez pas le moteur. Malgré le petit réservoir, l'autonomie est appréciable sauf sur les grands axes.
Affichée au prix de 32 550 € (tarif 2020) hors remise et avantages gouvernementaux, exonérée de malus écologique grâce à ses 116 g de CO2/km (WLTP), la Toyota Corolla hybride peut paraître chère mais comme nous le verrons un peu plus bas, ce prix est à relativiser...
De surcroît, elle propose dans cette finition haut de gamme Collection un niveau d'équipements à la hauteur. Le style a logiquement été travaillé avec de belles jantes de 18 pouces, des vitres arrière surteintées et une peinture bi-ton. Côté technologie, elle emporte à bord une aide au stationnement, une caméra de recul couplé à un radar de stationnement avant et arrière, un GPS avec reconnaissance vocale, l'application MyT disponible sur Apple et Androïd qui permet d'obtenir un certain nombre de fonctionnalités pratiques liées à la voiture et enfin un régulateur de vitesse adaptatif qui peut aller jusqu'à l'arrêt complet du véhicule si besoin. Mais finition haute ne rime pas forcément avec niveau d'équipements complet. Ainsi, des packs et options demeurent disponibles comme par exemple une sellerie mi-cuir, un système audio JBL, un affichage tête-haute ou encore un chargeur de smartphone à induction.
Derrière un prix en apparence élevé si on le compare notamment à celui d'une compacte essence automatique équivalente (La Ford Focus 1.0 Ecoboost 125 ch BVA8 est vendue 28 400 € mais la Peugeot 308 1.2 Puretech 130 EAT8 GT-Line est commercialisée au prix de 31 600 € !), se cachent de véritables économies en matière d'entretien.
En étant dépourvu d’embrayage, de volant moteur, de boîte de vitesses, de vanne EGR, de turbo, etc... le système hybride Toyota se montre très peu coûteux à entretenir. Seules les pièces d'usure seront à remplacer régulièrement mais avec un mode de freinage amplifié destiné à recharger la batterie (mode B sur la commande de boîte), on peut facilement économiser les plaquettes et disques de frein et ainsi augmenter leur durée de vie.
Nous en avons parlé à plusieurs reprises sur le blog, le système hybride Toyota demeure l'un des plus fiables. Cette fiabilité n'a jamais été démentie depuis le lancement de la première Prius en 1997. Même si ce nouveau système pourrait apporter quelques inquiétudes, il n'est qu'une évolution d'une technologie parfaitement maîtrisée par Toyota ce qui ne devrait poser aucun problème.
Nous en avons parlé, seuls deux moteurs sont disponibles sur la Corolla. Tous les deux hybrides, une soixantaine de chevaux les séparent. Si notre version 122 ch testée aujourd'hui réalise l'exercice du 0 à 100 km/h en 11 secondes environ, la version 180 ch permet de gagner 3 secondes. Un avantage non négligeable que l'on retrouve également en reprises. Malgré des performances supérieures, la version 2.0 L Hybrid ne consomme qu'environ 0.3 à 0.4 L/100 km de plus. Mais comme nous l'avons vu plus haut, ce moteur 2.0 L étant plus imposant sous le capot de la compacte japonaise, la batterie a dû être déplacée sous le coffre ce qui réduit sa taille, pourtant déjà un peu limitée. Le choix se fera à ce niveau-là mais aussi au niveau du budget puisqu'il faut compter 2000 € de plus pour s'offrir le moteur le plus puissant de la gamme.
De nombreuses Toyota Prius ont dépassé les 300 000 km sans gros problèmes. C'est plutôt encourageant pour cette Corolla...
La japonaise est disponible en version d'entrée de gamme Active au prix de 28 250 €, soit 4 300 € de moins que notre modèle d'essai. Moins jolie car dépourvue de tous les artifices qui améliorent le style d'une voiture, la version la moins chère est cependant bien équipée et propose des qualités identiques. A l'heure du choix, si le style n'est pas votre critère d'achat principal, cette version de base s'avère tout à fait pertinente, même si au moment de la revente, une version haut de gamme décote en général moins vite et trouve plus rapidement preneur.
Agréable à regarder, confortable, la Toyota Corolla profite également d'un système hybride enfin abouti qui lui confère un certain plaisir de conduite. Dommage que le coffre soit un peu limité et que les passagers arrière ne soient pas aussi choyés qu'à l'avant. Et si elle semble chère à première vue, sa bonne fiabilité, son faible coût d'entretien et son niveau de consommation intéressant, rendent finalement ce modèle plutôt attractif...
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