21 Juillet 2021 " Olivier " Tags : Toyota
Elue voiture de l'année 2021, la nouvelle Toyota Yaris casse les codes stylistiques de la précédente génération tout en conservant les dimensions d'une vraie citadine contrairement à beaucoup de ses concurrentes. La petite japonaise mérite-t-elle son titre ? Est-elle la meilleure citadine actuelle ? La réponse dans l'article détaillé ci-dessous...
Apparue en 1999, la toute première Toyota Yaris était le plus petit modèle du géant japonais. Elle rencontra rapidement son public, grâce à son look plutôt jovial, son gabarit réduit et surtout sa fiabilité qui figurait parmi les meilleures de la catégorie.
A partir de 2001, les Yaris destinées à la France et au marché européen furent fabriquées en France, sur le site d'Onnaing près de Valenciennes. Le "made in France", un argument porteur qui permit à la citadine japonaise de bien se vendre dans l'hexagone.
Fière de son succès sur le créneau des citadines, Toyota lança en 2005 une toute nouvelle génération, qui s'inspirait fortement de son prédécesseur en termes de style.
En 2011, l'Histoire de la Yaris continua avec la 3ème génération qui installa enfin un bloc hybride sous son capot, la marque de fabrique de Toyota. Cette génération suivit la mode de l'époque en augmentant ses dimensions tout en restant cependant plus petite que la majorité de ses rivales.
2020, voici l'année du changement pour Toyota. La 4ème génération, toujours fabriquée en France, revoit son style et son niveau d'équipements technologiques.
En voyant pour la première fois cette nouvelle Yaris, je lui ai immédiatement trouvé un air de ressemblance avec un autre modèle japonais, la Mazda 2. Le profil de cette dernière a certainement inspiré les designers de la Yaris, ce qui n'est pas étonnant dans la mesure où ces deux concurrentes doivent se partager le marché des citadines au Japon.
Deux urbaines qui présentent quelques similitudes... La plus récente est seulement un peu plus lourde avec ses 1080 kg sur la balance.
La ressemblance s'arrête là, car à l'avant comme à l'arrière, la Toy arbore un style bien spécifique et c'est tant mieux. La face avant se veut à la fois joueuse et dynamique, avec en particulier un travail fait sur le dessin des optiques "félinisé" soulignés par les feux de jour à led.
Une petite touche de sportivité à l'avant qui est la bienvenue. Une couleur noire élégante mais pas simple à photographier...
La new Yaris paraît petite... Pourtant en regardant de plus près la fiche technique, on s'aperçoit vite qu'il s'agit d'une illusion d'optique, car sa longueur est commune à la précédente génération essayée ici-même : 3.94 m.
Si le style extérieur de chaque nouvelle génération de Yaris évolue en profondeur, c'est également le cas à l'intérieur. Le dessin de la planche de bord est moderne et profite de plastiques de bonne qualité en partie haute. L'aspect bi-ton de cet intérieur propre à cette version Iconic permet de casser le caractère austère des finitions inférieures. La partie haute de la planche de bord, en retrait par rapport à la partie basse, permet de disposer de deux vide-poches très utiles. Enfin, on retrouve un écran tactile qui trône en haut de la console centrale et qui est en tout point similaire à celui de la Toyota Corolla, la grande sœur qui a fait l'objet d'un test complet que vous pouvez consulter en cliquant ici.
Plastiques moussés en haut de la planche de bord, de bons assemblages, dans l'ensemble, la qualité de la finition est bonne.
La Yaris reprend un autre élément important de la compacte japonaise : ses sièges. S'ils se montrent très confortables et permettent un maintien agréable, ils prennent toujours autant de place et gênent ainsi la visibilité des passagers arrière. Pour ceux qui souffrent du mal des transports, cela peut clairement être un problème.
Si on se sent bien dans cet intérieur cosy, la largeur est celle d'une citadine. En clair, deux gros gabarits risquent de jouer des coudes à l'avant. Le constat est le même à l'arrière où deux adultes voyageront correctement grâce à une banquette relativement confortable, à condition de ne pas être trop grands, auquel cas les genoux risquent d'être bloqués contre les sièges avant et la tête viendra taper contre le toit. Ceci dit, compte tenu du gabarit de l'auto, l'espace est très honnête.
La place arrière centrale est assez anecdotique. A réserver à un enfant de préférence et sur de petits trajets...
Terminons avec les aspects pratiques en évoquant la capacité du coffre. Avec 286 litres, la nippone ne fait pas partie de celles qui proposent le plus grand volume parmi les citadines, il reste d'ailleurs stable par rapport à la version précédente. En étant creusé de façon à gagner encore un peu d'espace, le déchargement de certains éléments lourds demande un effort non négligeable.
Précurseur de l'hybride, Toyota continue de miser sur cette technologie. Si cette nouvelle Yaris est également disponible en deux versions essence, nous en parlerons d'ailleurs un peu plus bas, la grande majorité des modèles d'essai sont hybrides (essence/électrique). Si vous ne connaissez pas encore cette technologie en plein essor, le principe est simple : soit il s'agit d'un système hybride simple, qui fonctionne en totale autonomie puisque les batteries ne nécessitent pas d'être rechargées dans la mesure où c'est l'énergie récupérée à la décélération et au freinage qui permet de s'en charger; soit il s'agit d'un système hybride rechargeable, qui offre la possibilité d'être branché afin de rouler en mode 100 % électrique pendant 40 à 50 km en règle générale, le moteur thermique prenant ensuite le relais lorsque les batteries sont vides. C'est le premier système qui équipe la Yaris, celui qui a fait la réputation de Toyota depuis 1997. Après tant d'années d'expérience, la marque japonaise a su faire évoluer sa technologie. Car son principal défaut, c'était l'emballement du moteur essence en cas de forte sollicitation avec un effet de patinage parfois jugé excessif par certains utilisateurs qui avaient la sensation de ne pas avancer...
Avec ce nouveau bloc essence à 3-cylindres à cycle Atkinson et 1.5 L de cylindrée couplé à une boîte "automatique" à variation continue gérée électroniquement E-CVT largement retravaillée, la petite japonaise s'offre une puissance cumulée de 116 chevaux et parvient à gommer le point faible historique dont souffrait cette technologie. En effet, dans la grande majorité des cas, le moteur thermique répond présent immédiatement, sans emballement inutile et inconfortable. Il n'y a qu'en cas de forte accélération, ce que la tonique Yaris accepte bien volontiers (le 0 à 100 km/h est réalisé en moins de 10 secondes...) qu'elle continue de souffrir légèrement de ce petit point faible, et encore les gros efforts effectués sur l'insonorisation parviennent en partie à effacer les vocalises de la mécanique. Que de progrès !
Le démarrage se fait en électrique. Le témoin Ready s'affiche sur le tableau de bord pour prévenir que la voiture est en service. Il existe toujours un mode B qui amplifie le frein moteur et donc la recharge des batteries.
Sans surprises, les passages thermique/électrique se font toujours de façon imperceptible, ce qui est une excellente chose car il faut toujours avoir le pied droit léger pour espérer rester en mode électrique, ce qui en pratique, est assez difficile. Sans surprises également, notre citadine doit composer avec une petite batterie, ce qui ne lui laisse que très peu d'autonomie en mode 100 % électrique, environ 2 à 3 km, à la double condition que le niveau de charge des batteries soit suffisant et de ne pas dépasser la vitesse de 40- 45 km/h, un cap à partir duquel le moteur essence reprend du service de façon très discrète encore une fois.
Pour en finir avec les aspects techniques, trois modes de conduite sont proposés : Eco, Normal et Power (PWR). Le premier privilégie logiquement les économies d'essence sans trop nuire aux performances; le dernier est censé mettre en avant la nervosité au détriment des économies, mais en réalité le bénéfice en termes de performances est assez léger. Bref, le mode Normal sera certainement celui que vous utiliserez le plus au quotidien...
Une animation désormais habituelle chez Toyota : le contrôleur d'énergie permet de connaître le niveau de charge de la batterie et le mode de fonctionnement (essence ou électrique) utilisé en temps réel.
La précédente génération de Yaris se montrait stable mais pas très dynamique, un grief également constaté sur la Corolla... Les ingénieurs Toyota ont semble-t-il écouté les remarques faites par la presse auto et les clients. En effet, le châssis se montre désormais à la hauteur, avec un train avant et une direction plus précis, une bonne maîtrise du roulis et un train arrière qui enroule les courbes avec brio. Personnellement, j'aurais aimé un train arrière encore plus mobile de façon à augmenter le plaisir de conduite en virage mais il faut bien admettre que les progrès sont réels et que les réglages effectués donnent clairement envie d'enchaîner les virages à rythme soutenu.
Au niveau du confort, les suspensions, sans être encore parfaites, distillent un confort très correct. Si globalement elles se montrent souples, on note cependant quelques raideurs dans certaines situations, notamment sur certains dos d'âne. Malgré tout, les imposantes jantes de 17 pouces équipées de pneus taille basse, ne pénalisent pas le confort autant qu'on aurait pu le penser de prime abord. Un bon point.
Si elle n'est pas au niveau de la déclinaison sportive Gazoo Racing de 261 ch, la Yaris se débrouille très bien sur la route.
Des jantes de 17 pouces sur une citadine, c'est de plus en plus fréquent. Les pneus "verts" Bridgestone Ecopia se montrent à la hauteur.
Dans cette finition Iconic, plutôt orientée haut de gamme, la Yaris hybride se négocie au prix de 25 500 € environ, hors campagne promotionnelle. Pour ce tarif, vous disposez d'un niveau d'équipements plutôt généreux : 4 lève-vitres électriques, climatisation automatique bizone, écran couleur tactile 8 pouces multifonctions, caméra de recul, sellerie cuir, sièges avant chauffants, jantes alliage 17 pouces "Sakura", frein de parking électrique, système de sécurité "Toyota Safety Sense" (dès la finition de base) qui se compose d'un système de sécurité précollision avec détection des véhicules et piétons, de l'alerte de franchissement de ligne avec intervention de la voiture pour rester dans la voie, du régulateur (et limiteur) de vitesse adaptatif, de la lecture des panneaux de signalisation et de la gestion automatique des feux de route.
Si vous souhaitez personnaliser votre voiture, pour le même prix, sachez que vous pouvez opter pour la finition Collection qui offre de série le choix entre quelques coloris bi-ton avec toit noir dans tous les cas.
C'est toujours pratique une caméra de recul, d'autant plus que la visibilité arrière n'est pas parfaite.
C'est devenu une habitude, les boutons inondent les volants. Cela demande un petit temps d'adaptation...
En fonction des montes pneumatiques, la consommation mixte oscille entre 3.8 et 4.3 L/100 km selon les normes de mesure WLTP. Après un test réalisé sur plusieurs dizaines de kilomètres dans différentes circonstances et à un rythme pas vraiment favorable aux économies de sans-plomb, l'ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 4.5 L/100 km. En adoptant une conduite plus économique, il est très certainement possible de descendre à environ 4 litres. Un bon score !
Avec un réservoir d'une contenance de 36 litres (42 litres sur les modèles essence), l'autonomie théorique devrait s'élever à environ 800 km.
Enfin, n'espérez pas bénéficier du bonus écologique gouvernemental, les modèles hybrides classiques ne sont pas éligibles. Pourtant, le niveau de pollution est faible : entre 87 et 100 g de CO2/km...
Jusque-là la concurrence sur le segment des petites hybrides était très limitée. Si la Honda Jazz pouvait théoriquement lui faire de l'ombre, en réalité il n'en était rien. Mais face aux normes environnementales toujours plus strictes, de nombreux constructeurs se sont finalement mis à l'hybridation. Chez nous, la Renault Clio 5 E-Tech hybride est certainement la plus grande concurrente de la citadine nippone. Un comparatif rapide s'impose. Auto-rechargeable comme la Yaris, mais utilisant une boîte de vitesses robotisée à crabots, la française consomme un peu moins que la japonaise, est plus performante grâce à ses 140 chevaux, mais se montre moins douce lors des passages thermique/électrique. Au moment du choix, le prix est toujours un critère important : la Clio demande un budget de près de 26 000 € en finition Intens, ce qui la place 500 € plus chère environ que la japonaise, tout en affichant un niveau d'équipements légèrement inférieur.
La question est légitime : que vaut la fiabilité du système hybride conçu par Toyota ? Toyota est le pionnier en la matière et maîtrise parfaitement cette technologie. Et même s'il s'agit d'un tout nouveau bloc moteur, le principe de fonctionnement reste globalement le même que celui qui existe depuis plus de 20 ans au sein du géant japonais, il a seulement fait l'objet d'améliorations régulières. De quoi être rassuré sur son niveau de fiabilité...
En ce qui concerne l'entretien, c'est un sujet que nous avons abordé dans plusieurs autres articles : le coût est relativement réduit. En effet, les disques et plaquettes de frein sont moins sollicités grâce au frein moteur amplifié, leur durée de vie est par conséquent plus longue que sur un modèle classique. En outre, les hybrides se passent de nombreuses pièces coûteuses : embrayage, volant-moteur, vanne EGR, turbo... voilà autant de pièces absentes et qui, de fait, ne viendront pas grever votre budget auto en cas de panne.
Finalement, le seul inconvénient sera de réaliser l'entretien dans le réseau de la marque du fait de la complexité du système et du manque d'équipements des garages extérieurs. Le coût de la main d'oeuvre chez les concessionnaires de la marque est souvent un peu plus coûteux...
Les hybrides sont un peu plus chers que les diesels à l'achat, mais sont moins coûteux à entretenir et ne consomment pas plus.
La version d'entrée de gamme hybride est déjà très intéressante. Proposée à environ 22 000 €, son niveau d'équipements de confort et de sécurité est étonnant. Dans cette configuration, il n'y a que le style qui n'est (logiquement) pas à la hauteur. S'il s'agit d'un critère d'achat important, deux possibilités s'offrent à vous : soit opter pour la finition Design immédiatement supérieure, plus chère de 1 500 €, soit piocher dans la liste des accessoires. Par exemple, un jeu de jantes se négocie à environ 800 €... En résumé, si vous accordez peu d'importance au look de votre voiture, la Yaris hybride de base est une offre très intéressante.
Un dernier point important : les délais de livraison sont de 3 mois en moyenne pour les modèles hybrides alors qu'ils s'élèvent à 6 mois environ pour les deux modèles essence également disponibles (70 et 120 ch) en raison de leur faible diffusion.
Avec son système hybride qui a fortement évolué, sa tenue de route plus dynamique, sa présentation plus aguicheuse, sa technologie au goût du jour, la Toyota Yaris 4 est devenue une très bonne petite voiture en ville comme sur route. Que pourrait-on lui reprocher au final ? L'espace intérieur est encore un peu réduit, tout comme le coffre.
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