29 Janvier 2021 " Olivier " Tags : Fiat
Il y a des voitures que l'on reconnaît au premier coup d'œil. C'est le cas de la Clio, de la Mini, mais aussi de la Fiat 500. La petite puce italienne continue de séduire en France mais également dans toute l'Europe. Pour se conformer aux exigences en matière de normes environnementales, Fiat a dû mettre au point un nouveau moteur essence micro-hybride d'entrée de gamme. Mais que vaut le best-seller de Fiat dans cette configuration ?
Il était une fois une jolie petite voiture qui faisait les beaux jours de Fiat et qui eurent beaucoup d'enfants... Non non, ce n'est pas le raccourci d'une fable bien connue, mais la belle histoire de la Fiat 500.
Sortie dans les années 50, le "pot de yaourt" comme on l'appelait à l'époque, a connu le succès de façon très rapide. Souhaitant surfer sur son passé, Fiat, sous l'impulsion de Luca De Méo (l’actuel DG de Renault), a relancé sa carrière en 2007 avec des proportions un peu plus dans l'ère du temps. En pleine gloire, la petite 500 a accouché de deux autres modèles : le SUV 500 X essayé ici-même et le monospace 500 L.
Voilà pour le début de sa seconde carrière. Car depuis quelques semaines, un troisième modèle 100 % nouveau et 100 % électrique est commercialisé en complément du second qui continue sa carrière en micro-hybride et en essence avec boîte automatique.
Est-il vraiment nécessaire de détailler le style de la Fiat 500 II ? Cette 500 est partout, dans toutes les villes et encore je ne vous parle que de la France. En Italie, son pays natal, elle fait tout simplement partie du patrimoine...
Il faut dire que son charme est indéniable. Avec ses grands yeux ronds, la face avant attire immédiatement la sympathie. Le profil, tout en rondeur, inspire le même sentiment. L'arrière, inimitable, s'agrémente d'un logo "Hybrid" sur cette nouvelle version.
La 500 a fait l'objet d'un léger restylage en 2015 qui s'est traduit par un bouclier avant plus modelé et une nouvelle calandre.
Remplaçant le vieux 4-cylindres 1.2 69 chevaux qui équipait également la Fiat Panda et qui parvenait avec difficulté à satisfaire aux normes environnementales toujours plus strictes (et à la concurrence), ce bloc atmosphérique Firefly doté de 3 cylindres, d'une petite batterie et d'un simple alterno-démarreur n'est pas un hybride à proprement parler. Il ne permet donc pas d'évoluer en mode 100 % électrique. La partie électrique, très anecdotique, n'est là que pour venir en aide à la partie thermique. Bien entendu, le but est de diminuer le niveau de consommations. Malheureusement, le résultat est plutôt mitigé. La consommation mixte mesurée pendant le test n'est pas exceptionnelle avec un petit 5.8 L/100 km, ce qui, avec un réservoir de 35 litres, permet une autonomie d'environ 600 km (5.3 L WLTP officiellement selon Fiat). Par rapport à l'ancien moteur essence 1.2 (ex-moteur Fire), le gain ne paraît pas aussi important que prévu. Le seul véritable gain, c'est sur autoroute qu'il est notable. Il faut dire que sur cet exercice le vieux 4-cylindres Fiat n'a jamais été un exemple. Mais comme la Fiat 500, en bonne citadine, évoluera principalement en ville et sur route, il sera difficile de faire de vraies économies d'essence par rapport au passé.
Continuons notre comparatif entre ces deux motorisations en évoquant deux autres points essentiels : les performances et l'agrément au quotidien. Sur le premier point, il n'y a aucun gain voire un léger recul... En termes d'accélérations, le 0 à 100 km/h est réalisé en 14 secondes environ contre 13 s précédemment. Autre point négatif, les reprises manquent de nerf, à cause notamment de la boîte 6 vitesses équipée d'un dernier rapport très long.
Surtout, le vieux 1.2 présentait l'avantage d'être doux au quotidien, en étant disponible assez tôt, sans émettre de vibrations et en ne rechignant pas à monter dans les tours en cas de besoin. Le nouveau venu n'est pas tout à fait aussi agréable au quotidien en se montrant également un peu plus bruyant, notamment à cause de sa sonorité métallique propre à son architecture moteur à trois cylindres.
En réalité, ce n'est pas un si mauvais moteur en soi (en tout cas à peu près au niveau de ce que propose la concurrence), mais comme il est difficile de ne pas comparer la nouveauté avec ce qui se faisait auparavant, la comparaison ne lui est malheureusement pas 100 % favorable.
La 500 peut être personnalisée à travers notamment de coloris élégants ou plus tape-à-l'œil. Mais au final, ce rouge très classique lui va très bien.
A l'intérieur, c'est fun ! Si ce dernier n'a que très peu évolué par rapport à ce que Fiat proposait en 2007, il demeure toujours aussi accueillant grâce à son dessin jovial et ses coloris gais. Alors certes, les plastiques ne font pas très haut de gamme compte tenu du tarif, mais il y a eu des progrès accomplis dans ce domaine, on obtient désormais une qualité de fabrication très correcte.
La principale évolution de ces dernières années se situe au niveau de l'ajout d'un écran tactile qui trône en haut de la planche de bord. Ce dernier présente une taille adaptée mais manque un peu de nervosité.
Un style néo rétro toujours aussi réussi. La planche de bord reprend la teinte de la carrosserie. Très sympa !
Puisque l'on est en train d'évoquer les critiques, deux choses choquent rapidement dès les premiers kilomètres : la position de conduite avec un volant situé trop haut et un peu trop à l'horizontal malgré le réglage en hauteur offert de série, et le commodo du régulateur/limiteur de vitesse situé trop près de celui des clignotants que l'on confond régulièrement au moment d'annoncer un changement de direction... Installer des boutons sur le volant serait une solution tellement plus simple.
Difficile de ne pas confondre ces deux commodos. C'est l'avis également d'une bonne partie de la clientèle qui peste contre ce petit défaut.
Hormis ces inconvénients, on se sent plutôt bien au volant de la petite 500. Les sièges, d'abord, offrent un certain maintien tout en préservant un bon confort. Même si le moteur ne se prête pas au voyage, faire des kilomètres au volant de la citadine italienne n'a rien d'une punition.
Ces sièges colorés ajoutent encore un peu de charme à cet intérieur qui n'en manque déjà pas. Mais c'est une option...
Malgré ses dimensions réduites, la mini italienne propose suffisamment d'espace à l'avant tant qu'on ne mesure pas 1m90. Seule la console centrale pourra gêner les genoux des conducteurs les plus imposants.
En revanche, les choses se gâtent à l'arrière à cause d'une banquette arrière moins accueillante qui ne propose que deux places et un espace pour la tête et les jambes plutôt limité, notamment si le conducteur et/ou le passager avant ont les jambes longues... Après, on ne peut pas demander à une citadine longue de 3.57 m (57 comme l'année de sortie du premier modèle...) de proposer un volume digne d'une limousine.
Sans surprise, le coffre affiche un volume de seulement 185 litres, soit environ 40 litres de moins que l'autre mini-Fiat, la Panda. Cependant, sa capacité demeure suffisante pour embarquer les courses familiales hebdomadaires et en soi, on ne lui en demande pas beaucoup plus...
Partir en week-end en amoureux, pourquoi pas... Mais il faudra choisir une petite valise pour deux...
Sur la route, son châssis offre une certaine stabilité malgré son petit gabarit, ce qui lui confère un côté rassurant. On peut réellement s'amuser à son volant même s'il lui manque cependant un soupçon d'agilité qui ajouterait encore plus de piquant à la conduite. Mais Fiat ne souhaite certainement pas empiéter sur les plates-bandes de la marque sportive Abarth...
Le confort oscille étonnamment entre fermeté et mollesse en fonction des situations, ce qui dans un cas comme dans l'autre, pénalise le confort. Il y a pire parmi la concurrence directe de la petite italienne, mais un travail reste cependant à faire à ce niveau-là.
Cette Fiat 500 1.0 hybrid 70 ch dans cette finition Dolcevita (ex-finition Lounge) est proposée à un peu moins de 18 000 €. Cher ? Un peu certainement mais c'est le prix à payer pour s'offrir ce si craquant pot de yaourt.
Du côté des équipements, cette finition intermédiaire propose les touches de style presque indispensables pour donner ce petit quelque chose de sex-appeal supplémentaire, comme les jantes en alliage de 15 pouces, les coques de rétroviseurs couleur carrosserie et quelques petites touches de chrome ici et là. Elle offre également de série la climatisation manuelle, le régulateur/limiteur de vitesse, le bluetooth, la compatibilité Apple Carplay et Android auto et le système U Connect 7". A ce tarif, le niveau d'équipements proposé semble un peu limité. Et surtout, la 500 fait l'impasse sur de nombreux équipements modernes d'aide à la conduite notamment. Faut-il rappeler que cette dernière est sortie il y a 14 ans ?
Pour information, la version la moins chère est représentée par la finition Cult. Cette dernière est vendue à un peu plus de 15 000 €. Un prix qui constitue désormais le ticket d'entrée pour s'offrir une 500.
Pour terminer, sachez qu'elle est garantie 2 ans kilométrage illimité et qu'elle n'est pas concernée par le malus écologique grâce à son niveau d'émission de 115 g de CO2/km en cycle WLTP.
Nous l'avons évoqué brièvement au début de l'article, le choix en matière de motorisations est devenu limité sur cette "ancienne" 500. Fini le bi-cylindres 0.9 Twinair de 85 ch essayé ici-même il y a quelques temps, la puissance est limitée dans tous les cas à 70 chevaux. En clair, vous avez le choix entre cette version dotée d'une hybridation légère ou l'ancien bloc essence 1.2 de 69 ch uniquement proposée avec la boîte robotisée maison. Une boîte qui n'a d'ailleurs pas bonne presse...
Pour disposer de moteurs plus puissants, il faudra se tourner vers Abarth qui continue heureusement de commercialiser des 500 sportives...
Les Fiat modernes offrent désormais un bon niveau de fiabilité. Malheureusement, la 500 continue de souffrir d'un certain nombre de problèmes malgré son âge avancé qui aurait dû permettre d'en régler la grande majorité. Il y a eu plusieurs soucis sur les versions 0.9 Twinair 85 ch, en ce qui concerne les bobines d'allumage, l'embrayage, la pompe à eau et le turbo. Attention à ces dernières grosses pièces coûteuses dans le cas d'un achat d'occasion. Le vieux 1.2 69 ch est réputé plutôt fiable hormis des signes de faiblesse de quelques pompes à carburant. La boîte robotisée Dualogic peut parfois souffrir de rapports qui sautent.
Concernant le tout nouveau bloc micro-hybride testé ici, il est encore trop tôt pour évoquer son niveau de fiabilité.
Si la Fiat 500 présente quelques points faibles, on a tendance à vite les oublier grâce à sa plastique avantageuse. En effet, difficile de ne pas craquer devant une si jolie petite voiture. Le contenu technologique est limité du fait de l'âge avancé de la petite italienne. Pour disposer d'équipements à la mode, il faudra choisir le tout nouveau modèle 100 % électrique mais l'effort financier sera encore plus important qu'il ne l'est déjà...
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