14 Novembre 2020 " Olivier " Tags : Hyundai
A l'aube du second confinement, il m'a été donné d'essayer la nouvelle Hyundai i20. Un rendez-vous in extremis avec cette petite coréenne dont le second modèle m'avait laissé un souvenir plutôt positif. Sur ce créneau des citadines bien proportionnées, la concurrence est rude et le niveau de prestations plutôt élevé. Alors cette dernière i20, comment s'en sort-elle ?
A l'issu de l'essai de la génération précédente, j'avais conclu que Hyundai avait réalisé des progrès énormes mais qu'il restait malgré tout quelques petites choses à améliorer. Le style, le volume de coffre, l'espace offert aux passagers faisaient partie de ses points forts. Parmi les points faibles : l'ambiance intérieure manquait de gaieté, le moteur manquait un peu d'insonorisation même si dans l'ensemble il se montrait plutôt agréable à mener et, surtout le confort manquait cruellement de moelleux. Vous allez voir que cette new i20 (la troisième génération) a progressé dans quasiment tous les domaines ou presque...
Des dimensions normales pour la catégorie : 4.04 m de longueur pour 1.77 m de largeur. Pourtant elle semble plus petite que la précédente génération, certainement grâce à sa ligne plus sportive. Comptez un poids de 1 090 kg en ordre de marche.
Commençons par le style. Fini le design un peu germanique, Hyundai a préféré donner à son nouveau modèle un look à part, beaucoup plus dynamique. Avec sa grande calandre qui rejoint ses optiques effilés, ses feux arrières en forme de boomerang reliés l'un à l'autre par un bandeau (non lumineux, une astuce stylistique qui rappelle ce que propose Porsche actuellement), son capot nervuré, et son profil élancé, ce nouveau modèle se dote d'un style nerveux. Malgré tout, et c'est un avis très personnel, je trouve que les optiques arrière qui débordent sur les ailes font un peu too much, tout comme les parties en plastiques noir qui décorent le haut du hayon. Au moins, cette petite coréenne sort du lot dans un paysage automobile qui se veut de plus en plus uniforme...
Quand un nouveau modèle sort, difficile de ne pas le comparer avec l'ancien, surtout lorsque le plus jeune conserve l'appellation du plus ancien. Comme évoqué précédemment, sur le modèle précédent, l'ambiance intérieure manquait de jovialité, même si le dessin de la planche de bord était plutôt réussi. Hyundai a corrigé ce défaut en demandant aux designers de la marque de concevoir un intérieur dans l'air du temps. Sur le plan de la présentation, c'est plutôt réussi, grâce à un ton bi-colore agréable, des placages (en plastique) nervurés qui parcourent la planche de bord du passager jusqu'au volant, un grand écran tactile situé en position haute et un tableau de bord à affichage digital de série. Alors certes il y a de la modernité, mais comme c'est le cas sur de nombreux véhicules, l'écran tactile semble avoir été ajouté à la dernière minute et le fait de l'avoir collé à la casquette du tableau de bord alourdit le dessin. Comme à l'extérieur, Hyundai a certainement voulu se démarquer de la concurrence. Encore une fois, tout est une affaire de goût...
L'intérieur fait très "plastique" mais l'ambiance est agréable, grâce notamment à cet accord bicolore.
Légèrement orientée vers le conducteur, la planche de bord fait à la fois un peu massive et moderne grâce à son écran de belle taille. Les plastiques, s'ils sont bien assemblés, ne font pas aussi qualitatifs que la concurrence.
Dès ce second niveau de finition (sur 4 disponibles), les compteurs sont digitaux. L'ambiance change en fonction du mode de conduite choisi. Il s'agit ici du mode normal.
Quittons les aspects subjectifs pour passer à des critères plus concrets. La i20 n°2 offrait de l'espace à l'avant comme à l'arrière et surtout proposait un volume de coffre très généreux de 326 litres. Et quand on atteint un record, difficile de faire marche arrière. Rassurez-vous, Hyundai n'a pas fait l'erreur de régresser, bien au contraire, puisque cette nouvelle i20 propose une capacité théorique de 352 litres. Un chiffre peut-être un peu optimiste cependant...
Cubique et plutôt spacieux pour la catégorie, voilà un coffre qui plaira aux petites familles. Dommage que le plancher ne soit pas tout à fait plat au niveau de la banquette. Sous ce plancher justement, se cache la batterie 48 volts du système d'hybridation légère.
En ce qui concerne l'espace à bord et notamment à l'arrière, sans être la plus spacieuse, l'asiatique propose ce qu'il faut pour accueillir dignement quatre occupants. Ces derniers profiteront d'une banquette arrière plutôt confortable. A l'avant, les sièges proposent également un bon confort, mais également un très bon maintien latéral. En conduite dynamique, on est parfaitement calé. Un bon point !
L'ancienne i20 n'était pas connue pour ses qualités dynamiques. Sa tenue de route était sécurisante mais son châssis ne favorisait pas le plaisir de conduite. Avec la nouvelle venue, Hyundai est parvenue en partie à corriger cet inconvénient. Le roulis est désormais bien maîtrisé, le train avant est plus précis tout comme la direction, et surtout le train arrière enroule sans difficulté dans les virages. On n'est cependant pas tout à fait au même niveau qu'une Ford Fiesta par exemple, qui pousse le plaisir de conduite encore plus loin, mais malgré tout, les progrès sont réels et cette Hyundai n'a désormais plus à rougir face à ses principales concurrentes.
Il y a un autre domaine où la Ford fait un peu mieux que la coréenne : le confort de suspensions. Ceci dit, encore une fois les progrès sont réels par rapport à sa devancière, mais les suspensions demeurent malgré tout un peu raides, sans se montrer aussi inconfortables que par le passé.
La i20 reprend la motorisation 3-cylindres déjà présente sur la génération précédente. Ce moteur essence, baptisé T-GDI, d'un litre de cylindrée, développe la puissance de 100 chevaux. Comme précédemment, ce bloc se montre agréable au quotidien, en étant plutôt souple à bas régime, ne rechignant pas à monter dans les tours si nécessaire. Plutôt discret au démarrage, on note un manque d'insonorisation dès les premiers kilomètres. A ce niveau-là, il n'y a pas eu de progression et c'est bien dommage car Ford, Peugeot ou VW font mieux, en parvenant à encapsuler plus efficacement leur moteur tri-cylindres à la sonorité si caractéristique.
Pour être en mesure de diminuer ses consommations et son niveau de pollution de façon à respecter des normes environnementales de plus en plus strictes, le coréen a fait comme beaucoup d'autres constructeurs : il est venu associer une batterie de 48 V à son moteur thermique pour en faire un bloc à hybridation légère (mild-hybrid en termes anglo-saxons). On est malgré tout loin d'un modèle hybride à proprement parler puisqu'il est impossible d'évoluer en mode 100 % électrique comme c'est le cas par exemple sur les Toyota Yaris ou Corolla hybrides. Ici, ce système permet simplement de couper le moteur thermique au moment des décélérations et d'apporter une petite aide lors des accélérations. En contrepartie, le moindre lever de pied se traduit par un frein moteur amplifié (ceci dépend du mode de conduite choisi), destiné à recharger la batterie. Attention sur les premiers kilomètres, car cela peut surprendre, pas seulement le conducteur mais aussi ceux qui vous suivent car pour le moment les constructeurs n'ont pas associé ces décélérations amplifiées à l'allumage des feux stop.
La fiche technique de ce tri-cylindres est connue. Ce moteur équipe la gamme Hyundai/Kia depuis quelques temps. La seule nouveauté réside dans l'ajout du système électrique.
Et là, vous vous dites : y-a-t-il un véritable gain en consommation ? En pratique, l'aide électrique permet de diminuer la consommation de sans-plomb d'environ 7 à 8 % seulement. Au cours du test réalisé principalement en ville et sur route, la consommation s'est élevée à un peu moins de 6 L/100 km, ce qui n'est pas véritablement un record mais qui place cette Hyundai dans la moyenne de la catégorie. Les données constructeur donnent une consommation mixte WLTP comprises entre 5 L et 5.2 L/100 km. Compte tenu de la taille du réservoir qui affiche une contenance de 40 litres, l'autonomie théorique peut approcher les 800 km... Comptez plutôt entre 650 et 700 km en pratique.
En termes de performances, la citadine compacte coréenne passe de 0 à 100 km/h en un tout petit plus de 10 secondes. Les reprises sont également très correctes. Ce moteur se montre ainsi très polyvalent au quotidien. En même temps, tant mieux, car pour le moment, la marque n'a pas prévu de proposer un moteur plus puissant... L'offre se limite à ce bloc turbo de 100 ch ou bien un bloc atmosphérique de 84 ch.
Le bouton "drive mode" vous permet de choisir le mode de conduite : Eco, normal ou sport. Les différences sont assez minimes à l'usage. Et dans tous les cas, la 6 ème vitesse très longue est néfaste aux reprises.
Il est loin le temps où Hyundai cherchait à se faire une place sur le marché en proposant ses produits à des tarifs compétitifs. Désormais, Hyundai se rapproche de la concurrence, française notamment. Cette Hyundai i20 T-GDI 100 ch 48 V en finition Intuitive est commercialisée au prix de 20 000 €. A titre de comparaison, une Peugeot 208 1.2 100 ch en version Active est vendue environ 500 € moins cher. Mais cet écart de prix s'explique facilement car la coréenne a une botte secrète : un niveau d'équipements généreux. Dès ce deuxième niveau de finition baptisé Intuitive, elle dispose de série de la climatisation manuelle, du système de détection de fatigue du conducteur, du système d'appel d'urgence eCall, des feux de route intelligents (passage automatique code/plein phare), du régulateur/limiteur de vitesse (adaptatif pour ce dernier), de la reconnaissance des panneaux de signalisation, de la caméra de recul avec aide au stationnement, des compteurs digitaux 10.25 pouces, de jantes alliage 16", etc... Des équipements que la française ne propose pas pour la plupart, sinon il faut choisir une finition plus élevée et beaucoup plus chère...
Pour terminer, Hyundai continue de proposer une garantie de 5 ans kilométrage illimité sauf pour les clients professionnels de types loueurs ou taxis pour lesquels la durée est plafonnée à 3 ans.
Désormais quand on achète un véhicule, on s'intéresse logiquement au prix d'achat, mais il faut également tenir compte du malus écologique. Heureusement, ce moteur qui émet entre 114 et 118 g de CO2/km apparaît dans la zone neutre du barème. Ainsi, il n'y a aucun surcoût à prévoir.
Notre motorisation d'essai est également proposée en boîte automatique DCT-7. Plutôt agréable, relativement rapide même si d'autres se montrent encore plus réactives, cette boîte auto à 7 rapports est tout à fait recommandable et ne demande que 1 300 € supplémentaires. Alors si vous roulez beaucoup ou souvent en ville, cela peut être un bon choix.
Dans la mesure où seulement deux moteurs essence sont proposés à l'heure actuelle, le choix est particulièrement limité. Hyundai ne propose pas de moteur diesel comme beaucoup d'autres constructeurs du fait du renforcement progressif des normes écologiques. Ainsi, soit vous optez pour le (bien connu) moteur d'entrée de gamme de 1.2 L de cylindrée, équipé de 4 cylindres et développant 84 chevaux; soit vous choisissez ce petit 3-cylindres micro-hybride de 100 ch. A l'usage, le plus puissant des deux se montre évidemment plus performant et polyvalent, pas seulement grâce à ses 16 ch supplémentaires, mais surtout en raison de son turbocompresseur. Trois secondes les séparent sur l'exercice du 0 à 100 km/h, ce qui n'est pas rien. Après, le moteur le plus puissant demande un surcoût d'environ 2 000 € à finition équivalente, ce qui est un fossé non négligeable lorsque l'on achète une nouvelle voiture. Au final, tout dépend de votre utilisation : si vous faîtes principalement de la ville et un peu de route, le moteur le moins puissant peut être un bon choix, d'autant plus qu'il n'est pas plus gourmand, ni plus polluant. En revanche, si vous roulez beaucoup, sur route et autoroute notamment, et que vous recherchez un certain niveau de performances, l'investissement supplémentaire sera indispensable...
A noter que Hyundai va commercialiser dans quelques semaines une version sportive de 204 ch de cette nouvelle i20. Une excellente idée compte tenu du climat autophobe actuel. Mais à ce jour, il n'est pas certain que ce modèle nerveux soit proposé en France. Espérons…
La question est légitime : pourquoi choisir ce modèle plutôt qu'un autre ? Plutôt qu'un modèle français équivalent par exemple, comme la Peugeot 208, la Renault Clio ou la Citroën C3 ? Un comparatif rapide s'impose. Le style peut faire pencher la balance en faveur de la petite coréenne, tout comme la technologie embarquée qui impressionne. Le comportement routier se rapproche de ce que propose la petite Peugeot. Le confort est cependant un peu éloigné de celui de la Citroën. Comme la Hyundai, la Clio propose un bon volume de coffre. Les françaises ne peuvent pas lutter face à la garantie de 5 ans proposée, sans aucune limite de kilométrage. Acheter une Hyundai, c'est aussi se démarquer dans un paysage automobile de plus en plus homogène…
C'est évident, cette nouvelle i20 a progressé dans quasiment tous les domaines. Style, tenue de route, espace, technologie embarquée, voilà les principaux points d'évolution de la petite coréenne. Dommage que le confort de suspension soit encore un peu ferme, et que l'insonorisation du moteur n'ait pas été encore plus travaillée. Mais il faut bien l'avouer, cette i20 est tentante et fait figure d'alternative très crédible...
Merci à Hyundai pour le prêt du véhicule
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