1 Septembre 2018 " Olivier " Tags : Mercedes
Rappelez-vous, c'était en 1996, Mercedes sortait cette année-là le SLK, un superbe coupé-cabriolet (CC) qui a fait les beaux jours de la marque allemande. L'occasion m'a été donnée de prendre son volant et de passer un agréable moment sur les petites routes charentaises. Si on pense spontanément au Mazda MX-5 lorsqu'on souhaite se faire plaisir au volant d'un cabriolet, le SLK se pose en alternative plus que crédible, d'autant plus que l'allemand se trouve relativement facilement sur le marché de l'occasion.
La fin des années 90 a marqué un tournant dans le monde des cabriolets. Si la majorité d'entre eux étaient proposés jusque-là avec des capotes en toile, de nombreux constructeurs se sont lancés dans l'aventure des coupés-cabriolets, ces voitures qui offraient la possibilité de profiter de toits en dur et ainsi de cumuler les avantages du cabriolet en plein été et du coupé en hiver. Mais à ce jeux-là, certains ont été meilleurs que d'autres... Car si dans la grande majorité, tous les véhicules étaient plutôt plaisants à regarder en configuration cabriolet, certains d'entre eux devenaient beaucoup plus disgracieux une fois que le toit venait recouvrir l'habitacle.
Heureusement, ce n'est pas le cas du SLK, qui reste absolument superbe en coupé comme en cabriolet. C'est d'ailleurs étonnant comme sa ligne a bien vieilli. Ce modèle date de 2005 et n'a pourtant pas pris une ride. Les designers de la marque à l'étoile ont eu un excellent coup de crayon qui, non seulement a fait sa réussite tout au long de sa carrière, mais qui continue à lui conférer un certain succès sur le marché de l'occasion depuis la fin de sa commercialisation en 2010.
A l'intérieur, c'est le même constat... Le dessin de la planche de bord pourrait tout à fait convenir à un véhicule fabriqué à l'heure actuelle. Disons qu'il ne lui manquerait qu'une seule chose : un grand écran tactile comme il est de mise aujourd'hui. Car à ce niveau-là, le minuscule écran GPS fait pâle figure, mais rapporté à l'époque, c'était tout de même une sacrée évolution.
Ne demandez pas à ce GPS d'être aussi précis que ceux proposés à l'heure actuelle, son support CD limitait ses capacités et ne permettait pas de renseigner une rue bien précise dans une petite commune.
Les informations indiquées sur le petit écran GPS sont également rappelées sur le tableau de bord. Siège chauffant et air chaud soufflé sur la nuque vous permettront de rouler décapoté même en hiver...
Un dernier petit détail qui témoigne de l'âge de production de ce "CC" : le téléphone Nokia fourni avec la voiture nous rappelle au bon vieux temps du balbutiement de la téléphonie mobile...
Malgré son âge, cet intérieur entièrement d'origine demeure en excellent état avec des plastiques moussés à tous les niveaux qui présentent aussi bien qu'au premier jour. Même chose pour le cuir des sièges qui n'est absolument pas marqué. Une évidence que beaucoup de constructeurs oublient : le recours à des matériaux de qualité n'a que des avantages...
35 degrés le jour de la prise en main de ce SLK... Des conditions idéales pour rouler décapoté ! Un appui continue sur le bouton situé derrière le levier de boîte et hop me voilà cheveux au vent en quelques secondes.
Ce qui étonne dès les premiers kilomètres, c'est la quasi absence de mouvements d'air dans l'habitable malgré l'absence de filet anti-remous. Si le pare-brise très enveloppant participe à ce bien-être, la seconde condition pour rouler en toute tranquillité, c'est de penser à monter les vitres.
Une sensation de confort qui est confirmée par l'excellent maintien des sièges et la bonne filtration de la suspension. Si certaines voitures plaisir se montrent inconfortables, ce n'est pas le cas de cette Merco qui reste toujours prévenante.
Et là, vous vous dites, confort = inefficacité sur la route ? Rassurez-vous, ce n'est absolument pas le cas. Avec un roulis bien maîtrisé, la tenue de route se montre efficace, avec un train arrière collé à la route mais suffisamment mobile pour procurer un minimum de plaisir. Il y a plus sportif, c'est certain, mais ce n'est pas la philosophie de ce joli cabrio qui se veut polyvalent.
Reste un point à évoquer pour être parfaitement complet : le couple moteur/boîte. Cette version 200K développe la puissance de 163 chevaux grâce à l'adjonction d'un compresseur au 4 cylindres maison (136 ch en version atmosphérique "SLK 200"). Avec un poids à vide de 1240 kg, la fiche technique n'est peut-être pas la plus avantageuse. Il est temps de passer au test routier pour en juger.
Avec un 0 à 100 km/h effectué en moins de 9 secondes (selon les mesures officielles de l'époque), les performances se montrent toujours suffisantes. Il en est de même des reprises, bien aidés par le compresseur et par la boîte automatique à 5 rapports qui se montre toujours réactive en conduite sportive, mais également très douce en conduite normale. Un bon point pour une boîte conçue il y a plusieurs années, bien avant les technologies à double embrayage que l'on connaît actuellement.
Il faut bien le dire, si les 163 ch font le travail très correctement, on aurait tendance à en demander encore plus. Pour ceux qui sont à la recherche de vraies performances, une version V6 de 231 chevaux aux vocalises envoûtantes, était également proposée sous l'appellation SLK 280.
Si vous trouvez cette version 6 cylindres trop chère, sachez que ce 4 cylindres n'est pas avare en sensations auditives, bien au contraire, grâce à l'échappement travaillé qui émet un son rauque à chaque accélération. Mais c'est un plaisir qui ne s'apprécie qu'en configuration cabriolet tellement l'insonorisation est travaillée une fois le toit replié.
Un autre avantage à choisir cette version 200 "Kompressor" : la consommation. Avec un excellent 7 L/100 km sur route, il est bien difficile de dépasser le cap des 10 litres même en conduite sportive. Un moteur très économique !
Il faut le dire, même si la ligne et la conduite de ce petit roadster enthousiasment, ce dernier présente malgré tout quelques petits défauts...
En tant que stricte deux places, ce n'est évidemment pas une familiale. Par ailleurs, le SLK propose un coffre restreint en configuration cabriolet et surtout une accessibilité limitée. Pour partir en week-end en amoureux, il faudra passer en configuration coupé mais dans ce cas oubliez le côté "cheveux au vent".
Un second grief, la direction. Lourde et même un peu collante en mode classique comme en mode sport, celle-ci ne ravira pas les conducteurs habitués à des directions plus travaillées.
Plutôt cher en neuf, le SLK 200K BVA était commercialisé au tarif de 39 000 € en 2005. Même près de 15 ans plus tard, il est difficile de trouver de bonnes occasions à moins de 10 000 €.
Comme d'habitude, attention à bien vérifier l'état général de la voiture, son carnet d'entretien et demander l'ensemble des factures d'entretien et réparation.
Evidemment, rien ne remplace un essai routier pour s'assurer du comportement du véhicule ainsi que l'état de la boîte de vitesses automatique. Chez Mercedes, les pièces détachées sont globalement chères, un point à ne pas oublier au moment de l'achat.
A la recherche d'un cabriolet, on ne pense pas immédiatement à ce Mercedes SLK. Pourtant, il s'agit d'une excellente machine à plaisir. Mais ne cherchez pas en elle une machine à sensations, ce n'est pas sa vocation. En étant agréable et confortable, ce petit roadster s'avère être le partenaire idéal pour avaler les kilomètres en toute quiètude. Reste qu'il s'agit d'un strict 2 places qui propose un coffre au volume très limité. Attention, sa cote reste relativement élevée pour un véhicule plutôt âgé.
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